Attention, pour moi, Jaco Van Dormael, c'est du gros dossier, rien de moins que le réalisateur de LE film parfait : Mister Nobody (10/10). Je ne pouvais évidemment pas rater le suivant, 6 ans plus tard, le temps de se remettre du fiasco commercial de Mister Nobody (les distributeurs et le grand public ne semblent pas partager mes goûts). On le remarque d'ailleurs bien vite : les moyens sont plus modestes, les effets spéciaux un peu bâclés, mais l'un des thèmes cher à Jaco Van Dormael est bien présent : quand un choix s'offre à nous, comment et que choisir ? Avec une idée prodigieuse pour amorcer la réflexion : et si chacun connaissait sa date de décès à la seconde près ? Que ferait-on du temps qui reste ?
Le début joue sur la corde de l'auto-dérision : Dieu vit à Bruxelles, la ville la plus ennuyeuse du monde. Les religions en prennent mine de rien un bon coup : c'est Dieu qui a créé tous les emmerdements qui nous arrivent (avec une énumération réjouissante au programme). Dieu, c'est Benoît Poelvoorde, dont l'interview du 1er septembre 2015 sur France Inter révèle un type exceptionnel http://www.franceinter.fr/emission-le-79-benoit-poelvoorde-le-cinema-est-tres-reac-toujours-en-train-de-refaire-ce-qui-a-march
Beaucoup de maladresses cependant, plus dans le scénario que dans la réalisation. Ainsi cet énorme singe (un gorille ?) dont va s'affubler Catherine Deneuve n'est pas la meilleure trouvaille du film. Les différents "apôtres" ont chacun leur histoire, parfois un peu décousue, et leur réunion semble très artificielle, pour ne pas dire improbable. La répétition du même schéma d'approche avec chacun d'entre eux finit par lasser.
Mais n'oublions pas l'essentiel : ce film est bourré de trouvailles, de petites phrases, de gags qui devraient lui assurer un vrai succès auprès des amateurs de surréalisme. Pour les fans absolus, à noter l'apparition très courte (et pour cause !) du réalisateur lui-même au volant d'une voiture vers la vingtième minute du film.