L'art Burt
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Ce n'est pas un film de guerre habituel avec de grandes scènes de bataille et de la stratégie ou des opérations de commandos, mais plutôt un film sur l'action de la Résistance française. Mis à part les 2 interprètes principaux Burt Lancaster et Paul Scofield (qui se retrouveront 8 ans plus tard dans Scorpio) et quelques acteurs allemands comme l'inévitable Wolfgang Preiss, tout le casting est français, tout comme l'équipe technique, c'est une vraie production franco-américaine tournée en France (mais en anglais), où Lancaster restait quand même le patron puisqu'à la suite d'un désaccord avec Arthur Penn, réalisateur initial du film, il fit remplacer ce dernier par John Frankenheimer qu'il connaissait bien et avec qui il avait tourné 2 films importants, le Prisonnier d'Alcatraz et Sept jours en mai.
Le réalisateur dresse un bon portrait de 2 hommes opposés et ennemis : d'un côté le colonel allemand Von Waldheim, officier raffiné et décadent, sacrifiant tout à sa passion de l'art, de l'autre le résistant français Labiche, instinctif et fonceur qui s'ingénie à retenir le train tout en affirmant qu'aucune oeuvre d'art ne vaut la perte d'une vie humaine. Cette lutte farouche se termine le long d'une voie de chemin de fer, au milieu de caisses marquées Degas, Renoir, Cézanne ou Braque... un décor qui symbolise le côté dérisoire de la guerre. En même temps, le film s'intéresse ainsi aux pillages des oeuvres d'art par les Allemands.
Frankenheimer n'a négligé ni ce thème, ni celui de la lutte entre le colonel et le résistant, ni les performances d'acteurs, mais il a donné la priorité à l'action et au jeu de la guerre et de ses victimes. De même qu'il a recrée le climat de la France de 1944 avec authenticité ; on peut seulement s'étonner parfois que les Allemands se laissent facilement rouler par des supercheries invraisemblables, mais c'est souvent ce qu'on voyait dans les films consacrés à la Résistance française, et de toute façon, on se passionne suffisamment pour ces péripéties ferroviaires pour oublier ce détail, d'autant plus que le film s'inspire d'un fait réel de la Résistance (le train d'Aulnay qui filait vers l'Allemagne et qui fut stoppé).
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le 7 févr. 2017
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