Comanche fais ?
Jake Wade (Robert Taylor), homme au passé peu reluisant mais aujourd'hui shérif respectable, a la bonne idée de délivrer un de ses anciens complices (Richard Widmark), envers qui il avait une dette...
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le 16 nov. 2012
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Situé, au milieu de la filmographie westernienne de John Sturges, entre Règlements de compte à O.K. Corral (1957) et Le dernier Train de Gun Hill (1959), ce film de 1958 peine quelque peu à soutenir la comparaison avec ses illustres prédécesseur et successeur. L'absence de Kirk Douglas au casting y serait-elle pour quelque chose ?
The Law and Jake Wade, mal traduit en français par Le Trésor du pendu puisqu'il n'y a ni pendu, ni trésor (tout au plus un magot) est pourtant un western agréable à plus d'un titre. Court et bien rythmé, il suit le cheminement, aussi bien physique que psychologique, de Jake Wade (Robert Taylor) et Clint Hollister (Richard Widmark), deux ex-partners in crime devenus rivaux, sinon ennemis. Las des braquages et des fusillades, le premier est rentré dans le droit chemin, sur lequel il a rencontré Peggy (Patricia Owens), devenue sa fiancée. Marshal d'une petite ville, il fait pourtant sortir son ancien complice de derrière les barreaux dans une scène d'ouverture que la violence émanant du personnage de Clint rend glaçante.
Estimant avoir réglé sa dette, Jake fait ses adieux à son ancien comparse au milieu du désert. Mais en arrivant chez lui, il a la désagréable surprise d'y retrouver Clint, qui l'y a devancé, accompagné d'Ortero, Wexler et Burke, trois membres du gang d'origine, et d'un petit nouveau, l'inquiétant Rennie. Pour Clint, les comptes ne seront pas soldés tant que les 20 000 dollars d'un précédent braquage, que Jake a cachés quelque part, ne seront pas dans sa poche. Avec Jake comme guide et Peggy comme otage, la mauvaise troupe se met en route.
La majeure partie du film se déroule ainsi dans les merveilleux paysages sauvages et rocailleux de la Sierra Nevada - les Alabama Hills autour de Lone Pine et la vallée de la Mort - magnifiés par un superbe CinemaScope. Au cours de la chevauchée, marquée par une tentative d'évasion avortée, on en apprend plus sur les liens qui unissent Jake et Clint, et on comprend que malgré leur amitié passée, l'aventure se soldera fatalement par la mort de l'un ou l'autre.
Arrivée dans la (saisissante !) ville fantôme où est caché l'argent, la troupe est repérée par des Comanches belliqueux. Au cours d'une scène d'attaque nocturne particulièrement violente, trois second couteaux sont tués. La menace repoussée, la rivalité entre Jake et Clint reprend son cours, jusqu'à ce que l'argent soit déterré. Le duel final entre les deux hommes, prévisible, ne déçoit pas, et offre au contraire au film un véritable morceau de bravoure en guise de conclusion.
En comparaison de classiques du genre que sont devenus Les Sept Mercenaires, Le Dernier Train de Gun Hill ou Fort Bravo, Le Trésor du pendu peut certes apparaître comme un élément mineur dans l'œuvre de Sturges. Mais ce western vaut largement le coup d'œil pour sa réalisation impeccable, ses paysages grandioses, et la tension qu'il réussit à susciter du début à la fin de cette sorte de huis-clos à ciel ouvert entre ces quelques personnages, paradoxalement contraints à évoluer ensemble au milieu de ces espaces immenses. Mais le principal mérite du film est à mettre au crédit de Richard Widmark, qui livre une prestation absolument remarquable dans un rôle de méchant tour à tour séducteur, complice, cruel et impitoyable.
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le 27 sept. 2016
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