Nous voilà partis pour suivre les premiers pas du mythique Pony Express, à travers toute l'Amérique du Nord, sur fond de lutte pour l'indépendance de la Californie, pendant le mandat d'Abraham Lincoln. La coupe n'étant pas encore pleine, nous suivons les traces de Buffalo Bill, dans sa tenue à franges qu'il ne lave jamais, sous les traits anguleux de Charlton Heston. Autant dire qu'on est en plein âge d'or. Age d'or des clichés, surtout, et d'une vision patriotique militante pour des États-Unis vraiment unis. Ma foi, replacé dans ce contexte, ça se laisse suivre. On ne peut pas dire que les répliques brillent par leur esprit ou que les femmes se voient réserver des rôles de choix dans le scénario, mais bon, vu l'époque de la réalisation, on sait d'avance à quelle enseigne on va être logé. La romance est horriblement codifiée, même si le héros est, pour une fois, courtisé simultanément par deux femmes, aux profils très différents. Les scénaristes se démenaient pour créer des personnages féminins pétulants, susceptibles d'emporter l'adhésion du public, qu'ils se dépêchaient ensuite de rendre complètement falots et inexistants dès que l'amour s'en mêlait. Autrement dit, les femmes pouvaient se concevoir comme entités indépendantes pleines de caractère tant qu'elles étaient célibataires, mais dès qu'un homme entrait en scène, elles perdaient toute velléité d'autonomie, se subordonnant d'emblée à leur leader naturel. Autant dire que ça me met la ratte au court-bouillon à chaque fois, même si le reste de l'histoire se laisse suivre. A la toute fin, la morale conservatrice devait être sauve, c'était l'essentiel, les code Hays y veillaient. Du coup, le grand air du Far West devenait un peu irrespirable, parfois...