Tarzan s'engage
Septième film de Tarzan avec Johnny Weissmuller. La MGM a désormais cédé les droits de la franchise à la RKO qui reprend le flambeau. Et Maureen O'Sullivan (Jane) en profite pour quitter le navire...
le 28 août 2018
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- Tarzan rêver.
- Tu as fait une chute terrible. Je t'ai donné la potion qui fait dormir. Comme tu l'as fait pour moi.
- Tarzan se rappeler. Nazis ! Boy, où ?
- Ils l'ont emmené.
- Emmené ? Boy ?... Maintenant, Tarzan faire la guerre !
Le Triomphe de Tarzan est le premier long-métrage de Tarzan, produit par "RKO" (Radio-Keith-Orpheum Pictures), une production indépendante cinématographique ayant racheté les droits de la franchise après que la MGM ait mis fin à la série de films. Un nouveau départ qui au lieu de proposer un redémarrage de la saga décide de poursuivre le périple en proposant une septième aventure avec Johnny Weissmuller dans le rôle de Tarzan. Un choix intéressant pour la saga qui va tout de même connaître son lot de bouleversement en disant adieu à quelques figures emblématiques. D'abord le départ fort regrettable de la comédienne "Maureen O'Sullivan", alias "Jane". L'actrice devait initialement reprendre son rôle jusqu'à ce qu'elle tombe enceinte et soit contrainte de se retirer du projet. Le cinéaste Richard Thorpe nous dit également aurevoir après avoir réalisé quatre des six films Tarzan produit par la MGM, le dernier en date étant l'excellent "Les Aventures de Tarzan à New York". Pour reprendre la licence culte adaptée d'après le roman d'Edgar Rice Burroughs, c'est le réalisateur "Wilhelm Thiele", qui s'y colle. Sur un scénario de Roy Chanslor et Carroll Young, le cinéaste va partir sur un simple postulat : "renouer avec la figure charismatique de Tarzan".
Une décision au final logique, puisqu'il s'agit de rassurer les fans après la reprise de RKO, et de combler le manque laissé par le départ de O'Sullivan. Pour répondre à ces enjeux, il va être décidé de ne pas caster une nouvelle "Jane". Une alternative justifiée à travers le récit puisque Jane s'est absentée à Londres pour aller voir sa mère qui est malade. Une bonne manière de projeter à nouveau toutes les lumières sur Tarzan, qui se retrouve à devoir garder leur jeune fils adoptif "Boy" (Johnny Sheffield). Si Tarzan tiens de nouveau seul la barre il faut lui trouver un adversaire de taille. Et quoi de mieux que de le confronter aux nazis. Un commando allemand qui s'infiltre depuis les airs dans la jungle du Mutia, à la recherche de la cité perdue de Pallandria. Une citadelle isolée paisible avec ses habitants qui vivent en parfaite harmonie avec le Mutia. Une invasion dans le but de s'emparer des ressources minérales de pétrole et d'étain pour mieux alimenter l'armée allemande, alors en pleine Seconde Guerre Mondiale. Pour ce faire, les nazis vont faire des habitants des esclaves dans le but de construire une piste d'aéroport pour mieux alimenter le réseau. C'est là que la princesse "Zandra" (Frances Gifford) parvient à prendre la fuite pour aller trouver Tarzan afin de lui demander de l'aide.
Le Triomphe de Tarzan est un film intéressant qui propose une figure bien moins héroïque et plus terre-à-terre de l'homme-singe. Il accepte de prendre sous sa protection Zandra, mais refuse de s'impliquer dans le conflit malgré les insistances de la princesse avec l'aide de Boy. Elle va user de charme et de stratégie culinaire pour tenter de convaincre Tarzan qui ne veut par rentrer en guerre contre des individus qui ne lui ont rien fait, bien qu'ils sont responsables d'un massacre. Ce n'est que lorsque les nazis vont commettre l'irréparable en capturant Boy qu'il va prendre part au combat. S'opère une vendetta durant laquelle Tarzan passe en mode John Rambo. Armé de son couteau il fait du sale ! D'abord, en mode infiltration pour ensuite passer en bataille ouverte avec des fusillades à tout va. On se régale des actions. Afin de diluer la gravité du moment, l'humour vient se greffer entre quelques tueries. Si certains moments sont drôles notamment avec le pauvre sergent (Ruman Sig), d'autres sont ridicules. En atteste la séquence où Cheeta se retrouve une mitraillette en main en train de canarder du nazi. Le final est tout autant grotesque avec Cheeta qui à travers le microphone de la radio se moque du commandement à Berlin qui le prend pour Hitler.
Le soulèvement de Tarzan qui va libérer le peuple de Pallandria pour prendre les armes contre les oppresseurs justifie la visualisation de cet épisode qui en matière de divertissement reste autant sympathique que mouvementé. Un massacre qui se fait plaisir, allant même jusqu'à montrer Boy en train de flinguer un Allemand le sourire aux lèvres. Call of Duty plus vrai que nature pour Boy qui a l'air de s'éclater. L'histoire avance rapidement sous un rythme nerveux. On ne s'ennuie jamais. La photographie d'Harry J. Wild, offre quelques plans de nuit intéressant sur un format en noir et blanc. Chapeau bas à la séquence où Tarzan décide de partir en guerre : une scène habilement filmée. La contextualisation de Pallandria est (si on prend en compte l'époque et le budget serré) "crédible". Gros problème du côté du montage d'Hal C. Kern qui d'une scène à l'autre semble oublier comme des bouts de séquences. La composition musicale de Paul Sawtell sans être spectaculaire reste de qualité. La distribution est passable avec un Johnny Weissmuller qui semble de plus en plus trapu en tant que Tarzan. Malgré tout je ne cracherai pas dans la soupe car c'est toujours plaisant de retrouver le comédien dans ce rôle. Johnny Sheffield pour Boy est comme à son habitude survitaminé. La comédienne Frances Gifford pour Zandra est appréciable. Elle apporte une présence féminine non négligeable. Enfin, l'antagoniste principal : le colonel Von Reichart par Stanley Ridges est plutôt bon. Il offre une bonne dualité à Tarzan contre qui il va livrer confrontation finale haletante.
Le Triomphe de Tarzan réalisé par Wilhelm Thiele en tant que premier opus de la saga dirigée par RKO, offre une aventure divertissante bien que branlante. Un périple à la réalisation plus ou moins stable pour un humour instable, qui peut compter sur les confrontations de l'homme-singe pour garantir le spectacle. C'est pas fou, mais on ne s'ennuie pas. Et puis, admirer Tarzan en mode John Rambo contre des nazis c'est plutôt cool.
Pour survivre à la guerre, Tarzan devenir la guerre.
Dans la jungle, toujours le plus fort gagne.
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le 26 nov. 2022
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