Sans être excellent, c'est clairement mieux que ce à quoi je m'attendais. Ce qui m'a le plus surpris, ce sont les nombreuses idées de mise en scène et autres plans que je ne suspectais pas voir dans un film de la série. On sent que Steve Miner (qui était pourtant adulte au moment des faits) se fait plaisir. On pourrait entre autre noter un ou deux plans-séquence bien trouvés et qui ne sont pas là juste pour faire inutilement compliqué ou joli (lorsque la bagnole se fait remorquer au début du film notamment), l'arrivée de Jason en arrière-plan juste après que Ginny rentre dans sa cabane, une transition meurtre/orgasme, ou encore un assassinat en vue subjective…
D'ailleurs, les morts sont violentes, mais sans entrer dans l'excès malheureusement. J'ai beaucoup apprécié le double embrochement (l'homme qui se fait embrocher ressemble d'ailleurs étrangement à Linda Hamilton) et le fait que Jason ne se gêne pas pour tuer un handicapé… par contre, il y a un rouquin (un personnage détestable donc) pour lequel j'ai spécialement attendu jusqu'à la fin du film qu'il subisse la mort qu'il mérite, résultat : il disparait sans mourir. Un véritable gâchis ! (j'ai failli baisser la note du film à cause de ça)
Les plus gros problèmes du film proviennent sans nul doute de ce qui le lie à la censure, à ses nombreux redécoupages. Outre le fait que le long-métrage devait être beaucoup plus violent à l'origine, sa fin a été aussi intégralement modifiée au point qu'elle en devienne imbitable. Autre problème lié au scénario, on ne nous explique pas pourquoi Jason fait son retour alors qu'il est censé être mort (ce n'est pas comme si sa mère était devenue une psychopathe à cause de ça). Dans le même genre, on nous explique que la fin du premier film était en réalité un rêve, l'héroïne du précédent film se faisant assassiner lors de l'introduction de ce second volet : on aurait pu se passer de ce genre de retournement de situation un peu facile, voir rendre canon la fin du premier opus.
Enfin, sans trop de surprise, Jason devient complètement con face à la final girl. On a l'habitude avec ce genre de production, mais ça reste néanmoins un défaut. Le film arrive cependant bien à distiller le doute concernant l'identité de cette dernière : les deux premiers personnages présentés n'étant d'ailleurs pas ceux survivants le plus longtemps.
On sent qu'ils ne savaient encore pas trop quoi faire avec le personnage lors de la production de ce second volet. Si ce film met en scène (il semblerait) la véritable première apparition de Jason, celui-ci se trimballe avec un sac en toile de jute sur la tête (un hommage assumé au film Terreur sur la ville de Charles B. Pierce) et non avec son fameux masque de hockey. Le personnage a néanmoins plus de potentiel qu'un Michael Myers qui perdait déjà en intérêt lors de son second volet : contrairement à ce dernier, on sent que Jason n'hésite pas à tuer quiconque avec ce qui lui passe sous la main.
Je suis plus dubitatif quant à l'intérêt d'avoir dévoilé son visage par contre, surtout quand on sait que la prothèse de Jason a été conçue dans la hâte. Reste à voir ce que les films suivants feront avec ça du coup.
Pour finir, mon seul regret, tout comme pour la saga Halloween d'ailleurs (on y revient), c'est le fait de ne pas avoir fait de Vendredi 13 une anthologie : une saga dans laquelle les nouveaux films ne seraient pas en liens avec les précédents, comme le souhaitait Frank Mancuso lors du lancement du projet.