On dirait le sud
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Intéressant ce film.
L'intrigue n'est pas super bien construite dans le sens où il manque un objectif principal clairement énoncé pour tenir ensemble les scènes de la première heure : ce n'est pas forcément décousu, mais on ne sait pas trop où on va et ça paraît parfois un peu long. De plus, les personnages sont assez complexes à comprendre. C'est peut-être aussi parce que ma version ne comporte pas de sous-titres et que les film est très riche en longs dialogues. Toujours est-il que je n'ai compris l'essence des personnages qu'arrivé à une heure du film. Ce ne fut pas déplaisant à suivre, plutôt intrigant. Et puis les auteurs font la part belle aux personnages qui ont droit à de longues scènes pour exprimer leurs sentiments, leur personnalité. La dernière heure est assez glauque : la phrase 'I need you to need me' n'aura jamais paru aussi sinistre (elle n'est pas prononcée dans le film, mais c'est assurément ce qui m'est venu en tête, contrastant fortement avec l'air de musique fort connu). C'est un peu un film d'horreur au fond, sauf que cette horreur est psychologique : ce que l'être humain peut aller loin pour satisfaire ses propres besoins. Mais ce qui est fort, c'est que ce trait de personnalité concerne tous les personnages du film, c'est alarmant. Mais ça parle, ça fait écho avec la manière dont nous nous traitons tous.
En effet, qui n'a jamais voulu qu'on dépende de nous. À petite ou grande échelle. On aime se sentir sollicité, forcément, ça flatte l'ego. Et puis ça donne un certain pouvoir aussi. Quelqu'un qui a besoin de nous, forcément, on est toujours tenté d'en profiter. Parfois on manipule les gens un peu malgré soi, simplement pour obtenir cette satisfaction de dépendance, ce plaisir que l'autre n'aurait pas pu réussir sans nous.
La mise en scène est plutôt chouette aussi. Des cadrages réussis, une caméra qui se ballade tranquillement, une photographie soignée (classique), un découpage efficace, un montage suffisamment rythmé. Les acteurs ont beaucoup de place pour bouger (et ils en profitent, à raison, tout le monde s'implique, ça fait plaisir) et les auteurs les gâtent en accessoires pour rendre les scènes plus vivantes. On sent que c'est tiré dune pièce de théâtre à cause des nombreux dialogues et de l'action en huis-clos, mais le réalisateur parvient à tirer profit de son médium, en jouant du gros plan mais aussi en jouant sur les espaces. Ce qui m'a choqué, c'est la scène de violence à la fin : je ne m'attendais pas à ce que ce soit si trash, même si les effets spéciaux ne sont pas ultra convaincants.
Bref, ça se regarde assez bien ; pas un chef d'oeuvre, quelques longueurs à reprocher, mais un film assez marquant et plaisant dans l'ensemble.
Créée
le 5 nov. 2018
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