I'm your Venus, I'm your fire !
Deux émissaires Vénusiennes, Gamma et Beta, accompagnés d'un robot sont en perdition dans l'espace. Forcées de se poser sur Terre, elles font la connaissance de Laureano, un cow-boy (bon certes il n'a qu'une vache mais il a tout l'attirail) mythomane qui aime pousser la chansonnette. Celui-ci va leur apprendre ce qu'est l'amour et les deux belles jeunes filles en maillot de bain à paillette (je n'exagère pas) vont toutes les deux tomber amoureuses de lui, semant la discorde entre celles qui se considéraient comme sœurs.
À partir de là, Beta (la jolie Lorena Velázquez) pète un câble (et le spectateur avec) : il se trouve qu'elle est en fait aussi un vampire (mélange des genres quand tu nous tiens), donc elle tue un humain, ce qui la condamne à mort selon la législation de Vénus. Pour se venger, elle libère les 4 “hommes” jusque là prisonniers de cubes de glace à l'intérieur du vaisseau. Ces 4 individus sont des spécimens masculins capturés sur différentes planètes pour les étudier : on a droit à un petit martien avec un gros cerveau, un cyclope géant à écailles, une boule de poil insectoïde et plus étonnant, un squelette humanoïde avec un crane de renard et une grosse voix grave ! C'est Laureano, aidé de son petit frère Chuy et de Gamma, qui devra sauver la planète !
Ici la mise en scène est un peu plus intéressante que dans les autres productions mexicaines de la même époque, même si l'aspect comédie musicale peut finir par agacer. Bon bien sûr c'est complètement fauché, on voit des câbles tous les deux plans, mais au final on s'en sort un peu mieux que chez la plupart des réalisations de Corman.
Mais l'intérêt du film est ailleurs : dans son esthétique ! On a ici des trouvailles géniales qui se seront redécouvertes plus tard par d'autres (influence direct ? impossible à dire).
Tor, le robot, est une sorte de C3PO du pauvre (sauf qu'on est 18 ans avant la sortie de Star Wars) qui fait énormément penser au robot de Star Crash (lui-même très inspiré de C3PO). C'est assez drôle de constater qu'il a presque exactement le même design que le robot-humain de “La Momie Aztèque contre le Robot-Humain” (sorti peu avant), à savoir une sorte de Bender de Futurama en carton, mais qu'ici le costume est vraiment réussi, les ampoules et les ressorts sont du plus bel effet. Et son design sonore lui ajoute encore un peu de saveur !
La conception des monstres est vraiment originale (même le petit martien un peu cliché a des trouvailles assez ingénieuses dans son costume), en terme de diversité ça m'a rappelé la Cantina de Star Wars ! Mention spéciale à la créature squelettique, complètement improbable et visiblement assez compliquée à animer ! Le design sonore est là encore très réussi, les grognements des monstres sont crédibles et préfigurent ce que fera Jurassic Park (des mélanges de sons d'animaux). Au final, même si ça reste assez craignos (et complètement grotesque puisque les créatures parlent espagnol), l'ensemble est plutôt convaincant. Et ça donne une bataille finale absolument hilarante !
Quelques gadgets à signaler également : un petit flash paralysant qui rappelle le futur Neuralyzer de Men In Black. Les pistolets également, qui même s'ils en ont le look (très réussis), ne tirent pas des lasers mais sont des lance-flammes. Et un petit pistolet qui balance des flammes de 10 mètres c'est assez impressionant !
“Le Vaisseau des Monstres” est donc vraiment une petite curiosité qui mérite un visionnage d'urgence par tout fan de science-fiction qui se respecte !