Ballon est un film palpitant, immersif, où le stress est permanent. Il raconte l’histoire vraie de deux familles qui ont tenté de quitter l’Allemagne de l’Est en montgolfière.
On suit de plus près l’une des deux familles dans ses tentatives désespérées de s’échapper, dans ses questionnements vis-à-vis des enfants. Quelle responsabilité pour des parents de prendre une telle décision et de mettre en danger leurs enfants. Mais quelle responsabilité aussi de ne rien faire et de rester dans le pays.
Les personnages sont plongés dans une véritable atmosphère paranoïaque. Le danger peut être partout. Il n’est pas possible d’être sûr de qui que ce soit. La surveillance, la délation sont des réalités du quotidien. Je me suis rendu en Pologne durant mon adolescence avant la chute du mur de Berlin. J’étais logée chez l’habitant. Je peux dire que le film reflète bien le climat des pays de l’Est à l’époque. L’impossibilité de parler ouvertement, la peur omniprésente, la méfiance. Le film ne force pas le trait. Si la Stasi n’était pas à ce point à chaque coin de rue et sur chaque trottoir, les gens eux la voyaient partout parce qu’elle pouvait être partout. Ce que rend le film c’est le regard subjectif apeuré de ces personnes.
Dans la dernière partie du film, le rythme s’accélère, on a le souffle coupé, même si on connaît l’issue de l’histoire. Ballon est un moment cinématographique intense.