Le vent nous emportera par OhMY
Ce que j'aime dans le cinéma d'Abbas Kiarostami tient à deux choses : le rapport au temps et l'aspect pictural de ses films.
J'avais déjà vu deux films de Kiarostami avant de voir Le vent nous emportera (Où est la maison de mon ami ? et La vie continue) et une séquence du recueil Five. Je n'étais donc pas totalement étranger à cette atmosphère en voyant le film.
En effet, il est question ici d'atmosphère, d'état d'esprit. Kiarostami prend le temps et nous invite à faire de même. L'histoire n'est pas là pour tenir le spectateur en haleine, elle est la colonne vertébral d'une méditation, nourrie d'images sublimes (il faut voir comme il compose ses plans tant dans le cadre que dans le temps), méditation sur des rapports entre personnes (plus qu'entre personnages) et sur ce qui nous motive. La motivation de Behzad par exemple, on ne la connaît pas exactement. On ne sait pas ce qui l'a amené dans le village. Mais il semble que l'intérêt soit reporté à ce qui le motive en général, reléguant au second plan sa "mission" (qui, peut-être, se résout quand même). Ainsi, le film se révèle être un réel petit portait de cet homme pas très attachant.
Je recommande ce film aux amateurs de fables, de paraboles poétiques, amoureux d'impressions.