Le vent se lève (mais il ne m'a pas emporté!)
J'aurais voulu aimer ce film et pouvoir en dire du bien, mais je dois l'avouer, cette fois ci - et c'est bien la seule - je me suis vraiment ennuyé devant un film de Miyazaki. L'animation, toujours impeccable (scènes du séisme, les rèves de Jiro...) et la musique mélancolique mais plutôt réussie, n'y ont malheureusement rien changé...
Je suis assez surpris de voir autant de bonnes notes et de bonnes critiques ici et là, surtout de la part des journalistes, qui après avoir ignorer/dénigrer les films du maitre pendant des années (je parle surtout avant les années 2000) se hâtent de l'encenser à tout va. Je comprends bien que ce dernier film clôture la carrière d'un artiste incroyable, mais je refuse de confondre ma note pour ce film, et celle que je pourrais mettre à la carrière entière de Miyazaki. J'ai la conviction que si ce film avait été fait par son fils ou quelqu'un d'autres du studio, les critiques auraient été bien plus mitigées et nuancées.
Je brise sans doute un tabou pour la plupart des fans, mais tant pis: Ce film est pour moi une grosse déception, il faut le dire. Le gros défaut du film vient de son cruel manque d'action/ou de rythme et de sa quasi absence d'enjeux dramatique. L'histoire d'amour entre Jiro et Naoko, aussi belle soit elle, ne parvient pas à nous émouvoir complètement. Je ne dis pas qu'elle marche pas, mais je pense qu'elle aurait pu aller plus loin. L'autre problème, c'est que le mélange des genres, (biopic, historique, romance...) ne fonctionne pas très bien. Miyazaki semble avoir beaucoup hésité sur le sens à donner à son histoire, et sur la guerre notamment, son personnage ne semble jamais vraiment concerné. En effet, Jiro est juste un génie égoïste qui veut construire l'avion de ses rêves. Difficile donc de s'attacher à ce personnage, que l'on comprend être le double animé de Miyazaki lui-même. Cela explique aussi sans doute, les très longues scènes où l'on voit Jiro dessiner des plans, fumer des cigarettes, puis redessiner des plans, et reprendre une cigarette...
Bref, on assiste au destin de ce petit monde sans beaucoup d'empathie, et on n'a plus qu'a se rabattre sur les qualités techniques du film, toujours irréprochables évidemment.
Désolé, mais cette fois, la magie n'a pas pris sur moi.