Vendre du faux Viagra, c’est contrebander ?

Vendre du faux Viagra, c’est contrebander ?

Un polar méconnu de 1947 où le "Don Juan" d'un village complètement isolé et enneigé de Granges-de-Mortes dans la Tarentaise, est assassiné mystérieusement.. Un coupable est soupçonné mais on le retrouve pendu... Une femme un peu étrange, angoissante, sombre, qui a été jadis la fiancée du premier, mais qui est retrouvée finalement paralysée, enquête... Scénario de André-Paul Antoine, le sur fond de roman "Le Village perdu de Gilbert Dupé"...

Une histoire bien tortueuse, lugubre même, dans une communauté autarcique qui se livre à la contrebande, mais avec déjà, hélas, des flash-back, dont la compréhension d'un récit déjà compliqué est encore aggravée par une bande son à l'agonie. La musique discrète de Marcel Delannoy n'en sera pas sortie améliorée...

Pour bien situer le film dans son époque, on était au lendemain de la seconde guerre mondiale et si on aurait pu croire que le peuple avait envie de s'amuser. Mais de gros nuages se créaient entre les deux blocs des principaux alliés, laissant craindre une guerre qui ne fut finalement que froide :

1947 fut l'année de la rupture, émaillée de nombreuses grèves... Pourtant, ce fut aussi celle d'un miracle technologique : deux ingénieurs de la RCA travaillant sur des projets de composants électroniques, et discutant à la cantine de l'entreprise firent avancer fortuitement les recherches jusque là improductives d'un composant destiné à remplacer les lampes dans les postes radios, émetteurs récepteurs et autres. Le petit "transistor" à trois pattes,, d'abord au germanium puis au silicium, allait révolutionner la planète. Sans lui, votre ordinateur, votre TV à écran plat, n'existeraient pas... La bande son du village perdu ne serait pas aussi mauvaise et il servira peut-être un jour à la restaurer ?

Ambiance morose d'incertitude en France dont la production cinématographique se ressent...

Cinquante quatre films dont la fréquentation sera supérieure à deux millions de spectateurs sortiront cette année là, et loin d'être bien gais ! Au sommet du box office : "Le bataillon du ciel" de Alexander Eswan qui n'a pas laissé un souvenir impérissable à nos programmateurs télé...

Pas plus que ce film policier d'ailleurs qui sent le petit budget et vite tourné du 6 février au 28 avril 1947 dans le village précité et les "studios parisien François Premier "...

Les prises de vues monotones alternent entre le café restaurant du bled, son calvaire, et les pistes neigeuses. Les décors de Lucien Aguettand ne resteront pas dans les annales du genre : on a fait avec les moyens de l'époque et sur les étagères du bistrot, les bouteilles d'alcool se font encore rares ! Le mobilier est dépareillé.

Il s'agit du huitième des seize film de Christian Segel (1902-1986) tournés entre 1937 et 1957, réalisateur-producteur disparu de bien des mémoires... dont le scénario n'était pas le souci premier : le public de l'époque était bien plus attiré par les vedettes de l'écran que par l'histoire elle-même . Comme Gaby Morlay, coqueluche de l'époque très prisée du public, mais aussi Alfred Adam, Noël Roquevert...

Lucienne Laurence, la jeune future mariée (1924-1980) au talent pourtant prometteur,ne tourna que dans cinq films dont celui-ci fut l'avant-dernier : conséquence de sa rupture avec l'écrivain

Gilbert Dupé en 1949 ? Étoile filante du cinéma, déjà... Dommage.

France 3 le 18.11.2023-

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le 19 nov. 2023

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