Dans la pléiade de pièces de l'émission Au théâtre ce soir qui m'avaient marqué quand j'étais môme, celle-ci était particulièrement saillante. Je crois qu'au delà de Michel Roux que j'ai pu entendre et voir par ailleurs tellement souvent qu'il est devenu une figure emblématique de ma téléphilie et cinéphilie, je crois bien que la prestation de Jean Jacques a été importante. Quand je l'ai vu, très rarement, au cinéma, comme dans le film de Coluche, Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine, quand je l'ai entendu plus tard dans certaines émissions des Grosses Têtes époque Bouvard, le comédien m'évoquait immanquablement cette pièce. Mais je ne l'avais pas revue depuis cette époque.
Par bien des aspects, cette pièce, comme tant d'autres que je revois depuis quelques temps, semble avoir tout de même pas mal vieilli. Mais je m'empresse de dire que ce n'est pas grave selon moi. Explicitons. Elle a vieilli par le rythme, par la grandiloquence gestuelle de la mise en scène pour certains comédiens, tous ceux qui tournent autour des trois principaux (Roux Jean Jacques et Jouzier. Le duo central Jean Jacques Michel Roux est par contre d'une redoutable efficacité. Leur complicité parait évidente. Le rythme de leurs échanges est formidable de justesse. La comédie fonctionne grâce à eux. Les claquements de porte et les rebondissements de l'histoire sont cependant un peu trop bruyants et tirés par les cheveux. Le réalisme en prend un coup. On sort parfois de la pièce à cause de ce manque de finesse dans l'écriture. Mais je ne boude pas mon plaisir, bien que je suis parfaitement conscient de la valeur nostalgique de ce plaisir, qui ne fonctionnera donc pas sans doute sur d'autres.