Projet indépendant racheté en cours de route par Disney et mis en scène par Randal Kleiser (Grease, Le Lagon Bleu...), Le Vol du Navigator s'apparente clairement à une production de la firme aux grandes oreilles comme on en voyait dans les années 70/80. Surfant comme beaucoup d'autres sur le phénomène du E.T. de Spielberg, le long-métrage propose donc une aventure inédite mêlant science-fiction et théories concrètes comme quoi le corps humain ne vieillit pas lors d'une traversée spatiale.
Le réalisateur Randal Kleiser narre le film d'une façon plutôt originale, commençant par une introduction trompeuse où de petits moments de suspense science-fictionnels disparaissent au profit d'éléments tous bêtes (l'OVNI au début du film n'est en fait qu'un frisbee, pareillement pour le château d'eau ressemblant à une soucoupe volante).
Puis, le petit David (excellent Joey Cramer, qui n'a pas beaucoup rempilé au cinéma) chute dans une forêt, se réveille et découvre avec stupeur qu'il réapparait aux yeux du monde huit longues années après sa "disparition". S'en suit des expériences sur le jeune héros qui découvre finalement, au même titre que le spectateur, la nature de sa disparition. David va ensuite rencontrer un robot malicieux, des créatures bizarroïdes et voyager dans le pays à travers un fabuleux vaisseau spatial capable de changer de forme à volonté.
L'interprétation est quant à elle brillante, avec la présence de Veronica Cartwright, Howard Hesseman et même une Sara Jessica Parker encore à ses débuts. Agrémenté de nombreux clins d'yeux par son réalisateur (la musique de Grease dans la voiture familiale, David qui veut regarder "Starsky & Hutch", série dont Kleiser a réalisé quelques épisodes...), bénéficiant d'une excellente mise en scène, d'un scénario envolé, d'un humour plaisant et d'effets spéciaux alors novateurs, Le Vol du Navigator est un petit bijou des années 80, hélas trop méconnu en France, le film étant d'ailleurs sorti chez nous directement en vidéo-cassette.