Le Voyage de Chihiro fut d'une importance capitale pour moi, puisqu'il n'est autre que le film d'animation qui m'aura fait découvrir l'univers d'Hayao Miyazaki...
Pourtant, les dix premières minutes n'avaient rien d'engageant, bien au contraire : la mou stressée de Chihiro, tellement bien dessinée, finirait presque par nous être communiquée... Tout comme ses peurs enfantines, qui s'imposeront comme le thème majeur de ce voyage.
Mais alors que notre jeune héroïne découvrira la métamorphose métaphorique de ses parents - un peu trop à l'aise et gourmands -, nous plongerons avec elle au coeur d'un univers fabuleux : un monde fait de décors magnifiques et typiquement japonais, où des fantômes de toutes sortes côtoieront des sorcières et autres animaux-humains.
Et vraiment, la qualité de l'animation scotche à l'écran de par ses minutieux niveaux de détails et de fluidité. A l'image de la chaufferie de Mr Kamaji, qui révèle un lieu formidable où de petites noiraudes, n'étant pas sans rappeler celles de Mon Voisin Totoro, sauront autant faire preuve de force que d'intelligence... Paresseuse...
Et que dire de Yubaba et de son nourrisson géant pourri-gâté ? Des différents esprits, faiseurs d'or (petite pique au capitalisme dévorant au passage), dépotoirs ambulants, et dragons merveilleux, que Chihiro croisera sur sa route ? Que dire de la poésie des oiseaux de papier ? De celle du train sur l'eau ? Vraiment, l'univers du Voyage de Chihiro s'avère absolument unique et créatif.
Après, on pourra éventuellement déplorer quelques longueurs, ainsi qu'une bande originale un peu trop impersonnelle (même si la majorité semble penser le contraire), mais franchement, comment ne pas finir amusé devant le hamster obèse que soulève avec toutes les peines du monde une mouche aux yeux disproportionnés ? Et comment ne pas être ému par un final aérien des plus poétiques ? Je plains ceux qui ne le pourraient pas, en tout cas.