Pour la première fois, grâce au voyage de Chihiro, je comprends un peu l'engouement général suscité par le fameux Miyazaki. Parce que c'était pas gagné. Dans beaucoup de ses oeuvres, le fantastique, le merveilleux et l'imaginaire te tombent à la figure de façon totalement désordonnée, y a aucune (ou très peu de) cohérence. Comme si l'univers dans lequel nous plongeait Miyazaki dans des oeuvres comme Totoro ou le Château ambulant devait nous être déjà connu par coeur.
Ce n'est pas le cas du voyage de Chihiro. Non. Dans ce film, on découvre le monde imaginaire en même temps que notre héroïne. On partage avec elle les mêmes angoisses, les mêmes peines (en un peu moins fort, c'est sûr). Mais y a une identification beaucoup plus forte que dans les autres films de Miyazaki. Et du coup ça fonctionne. On apprend avec Chihiro à apprivoiser ce monde, les créatures qui le peuplent, la façon dont il est structuré et dirigé.
De plus, c'est un film plus mature, profond et intense que la plupart des Miyazaki. Y a vraiment quelque chose qui s'y joue : on sent que Chihiro a perdu quelque chose de cher (ses parents), et on ressent bien qu'elle trouve quelque chose de rare (Haku). C'est à des années lumière de l'héroïne du château ambulant, par exemple, qui a juste l'air un peu dégoûtée pendant 2 minutes d'être transformée en vieillarde, et qui à la fin se met à embrasser un peu tout le monde parce que l'amour.
Dans Chihiro, c'est aussi facile que ça, certes. Mais c'est bien amené. Le tout avec une BO qui sublime un travail d'animation déjà magnifique. Bravo les gars, ce que vous avez fait est beau.
P.S. : Désolé d'avoir encore foutu un jeu de mot avec l'odyssée de l'espace; mais le film étant sorti en 2001, je ne pouvais juste pas m'empêcher.