Fait chier, j'avais envie de l'aimer celui-là ! Vraiment !
J'ai pas mal entendu parler de Jodorowsky, été tout de suite attiré par le pitch du film, et en le lançant avec beaucoup d'appréhension j'ai décidé de laisser tous mes a priori de côté.
Le film commence bien, avec un style narratif assez particulier (des mini-flashback de partout, des actions assez peu probables) et un univers visuel et sonore tout aussi particulier (la musique change avec l'environnement, le sang très flashy fuse de partout, et 80 % des personnages sont atrophiés ou mutilés). Malgré un montage parfois anarchique, j'ai été plutôt conquis aux premiers abords par ce poème étrange et poignant, tant par la force des images utilisés que par les sentiments que dégagent ces mêmes images.
Seulement voilà, si la première partie (que j'ai beaucoup aimé) traite bien du pitch du film et le fait très bien, avec une approche à la fois élégante et grotesque de l'épopée d'un personnage pseudo-biblique dans le désert, eh bien... ce n'est qu'une première partie. En gros, la première heure raconte une histoire. Et la deuxième heure en raconte une autre. Une histoire qui est censée être la "descente aux enfers" du héros.
Et ça devient n'importe quoi. Trop, c'est trop. Plutôt que conter la descente aux enfers en restant dans le meme univers, en continuant sur sa ligne narrative pourtant déjà assez complexe, non, Jodo il veut changer, Jodo il veut aller dans la ville, et il en rajoute, plus de sang, plus de nains, plus de souffrance, plus de débiles... 2 heures c'est trop long pour un film au montage nerveux et aux images fortes comme ça. Le rythme est trop effréné et extravagant pour qu'on puisse se délecter, 2 heures, de ce spectacle absurde et, il faut le dire, disgracieux.
Je suis donc totalement sorti du film, totalement déçu et ennuyé. Pire, j'ai pas envie d'y retourner.
Malgré cette grosse déception, je retiendrai quelques images marquantes du film, à savoir la plupart des scènes de la première partie et, dans la deuxième partie, la scène de la roulette russe.
C'est pour son nombre de scènes à la grande force évocatrice que je ne mettrais pas en dessous de 5 à un film comme El Topo. Parce que je comprends qu'on puisse aimer. C'est un film culte, mais que je n'ai pas pu apprécier. Un film à regarder, mais que personnellement je ne reverrais pas de sitôt.

burekuchan
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les films que les gens aiment mais pas moi et Films découverts en 2015

Créée

le 7 juil. 2015

Critique lue 2.1K fois

12 j'aime

4 commentaires

burekuchan

Écrit par

Critique lue 2.1K fois

12
4

D'autres avis sur El Topo

El Topo
Sergent_Pepper
7

♪ In the desert, you can dismember you name…♫

El Topo, et Jodorowsky avec lui, font partie de ces éléments incontournables du septième art, ces expériences extrêmes auxquelles il faut s’être prêté pour pouvoir leur accorder la place qu’elles...

le 9 janv. 2017

46 j'aime

2

El Topo
Megillah
8

No soy un dios, soy un hombre.

Sang orange, jeu plus ou moins crédible, quelques faux raccords et des dialogues qui semblent post-synchronisés... Non, El Topo est pas un beau film. J'ai presque envie de le qualifier de bâtard et...

le 27 nov. 2010

45 j'aime

1

El Topo
guyness
6

Alors, je vous fais le topo...

Alors, Alexandro aime: - les gens qui se trainent dans la terre/poussière - les gens qui se mettent plein de chose dans la bouche, surtout si cela n'est pas comestible. - les gens qui se rasent la...

le 1 mai 2011

42 j'aime

11

Du même critique

Feu
burekuchan
5

Trop inégal.

Avant de me lancer dans Feu, je connaissais pas trop la musique de Nekfeu. J'avais écouté quelques sons, que j'avais kiffés d'ailleurs, mais je m'étais jamais penché sur le cas. Maintenant que j'ai...

le 7 juil. 2015

12 j'aime

2

El Topo
burekuchan
4

Aïe aïe aïe Caramba...

Fait chier, j'avais envie de l'aimer celui-là ! Vraiment ! J'ai pas mal entendu parler de Jodorowsky, été tout de suite attiré par le pitch du film, et en le lançant avec beaucoup d'appréhension j'ai...

le 7 juil. 2015

12 j'aime

4

Bip Bip et Coyote
burekuchan
2

Rire de la misère alimentaire d'un pauvre individu malin et ingénieux

Parmi les séries qui ont fait mon enfance, rares sont celles qui m'ont vraiment laissé un MAUVAIS souvenir. La plupart m'ont laissé une idée très positive, et m'inspirent encore un sentiment de...

le 31 mars 2016

11 j'aime

4