Le Voyage en douce par Maqroll
Après Le Dossier 51, Deville dit avoir éprouvé le besoin de changer complètement de registre : du froid au chaud, du drame à la comédie, d’un univers d’homme à un monde de femmes… Deux femmes pour être plus précis, interprétées par Dominique Sanda, hiératique et dominante, et Géraldine Chaplin, fragile et douce, deux femmes si différentes mais pourtant si complices, qui vont se raconter et s’aimer pendant quelques jours hors de la vie. Le film procède par flash-backs successifs, chacun techniquement formé de manière différente, composant une palette riche en couleurs et en émotions. Une fois de plus, même si ce n’est pas un de ses meilleurs films, Deville se montre un auteur, avec toute l’exigence que ce mot recouvre. Le propos est celui du souvenir à travers une balade entamée un peu par hasard et vécue finalement comme une parenthèse dans la vie des deux protagonistes, une parenthèse qui vient pourtant apporter des réponses fondamentales à des questions essentielles autour de l’amour, du sexe, de la vie, de la mort… La petite musique de Deville continue à opérer de façon magique.