Le début de la décadence d'une saga qui n'a jamais brillé
Avec cette seconde suite à Massacre à la tronçonneuse commence véritablement la saga. New Line baptise le film au nom du tueur pour concentrer l’attention sur un boogeyman insatiable et en faire un cousin (voir le substitut en cas de panne?) de Freddy. Initiative avisée, les suites des Griffes de la Nuit ayant permis à la maison de production d’exister en plus d’enregistrer des gains considérables.
Qu’une saga ait existé en-dehors de Tobe Hooper n’est pas un mal en soi, mais Leatherface, encore plus que le 4e opus qui suivra, n’est pas plus au clair sur ses intentions, sinon franchement stérile. Il fait suite au film de 1974 et apporte peu, sinon quelques variations du côté des protagonistes : le père est rayé de la carte (celui interprété par Jim Siedow était irremplaçable), une grand-mère handicapée s’ajoute aux bras du papy au faciès de momie.
C’est une famille plus propre, presque raffinée, mais une fois la donne posée, il n’y a aucune perspective. En-dehors de la gamine aucun des nouveaux personnages n’est valable. Le couple pris dans les filets des Sawyer est transparent, sans être antipathique. Le quota de violence hors-champ est élevé, chose curieuse car le budget n’est pas si entravé que l’ambition – la photographie impeccable en atteste, même si elle encadre une esthétique sans grâce.
Leatherface surnage sur les ruines de MAT 2. Sa conception chaotique dilue un potentiel certain, quoique limité à sa gestion sobre et directe de l’horreur et à son catalogue familial, qui sont là comme des bases non-épanouies. Trop de volontés (ou de lâchetés?) contradictoires et pas nécessairement éclairées ont abouties à cette chose informe, ennuyeuse, très laborieuse. Leatherface est un film sans intérêt, comme cette saga globalement, où presque tout est bruyant, bête et sans surprise.
http://zogarok.wordpress.com/2014/08/19/saga-massacre-a-la-tronconneuse/