Les beaux rêves d'enfants sont les regrets de la maturité

Legend est un film qui m'a longtemps laissé perplexe avant sa visualisation. Réalisé par Ridley Scott et sorti en 1985, c'est la première fois que le réalisateur aborde le genre compte de fée. Ce film avait tout ou presque pour faire naître en moi de nombreux préjugés négatifs envers lui. De par ses avis hyper contrastés, je m'attendais à quelque chose d'une niaiserie sans nom, d'un kitsch ridicule ou encore de piètres maquillages en plastique. Ce que j'en retiens finalement est d'un tout autre abord, car j'en reste encore épaté.

Alors oui, je peux comprendre que ce film n'ait pas du tout plu à certains, qui le considèrent d'une toute autre manière que moi. Mais j'avoue avoir été subjugué par cette richesse visuelle, ce rendu magique et d'une telle beauté qu'il a fait naître en moi une fascination enfantine tout à fait inédite dès les premières minutes. Les couleurs abondent l'écran puis, au fil du temps, le film nous fait part de sa noirceur captivante. Ses décors, entre baroques et gothiques et à l'étendue démesurée, offrent au film une ambiance impossible à décrire, probablement contemplative qui m'a sans doute rappelé, mais dans un tout autre genre, les premières minutes de Blade Runner. La griffe du réalisateur, je me suis dit. Le ralenti des licornes, la danse de la princesse ou ces plans extra larges, j'en ai oublié tout ce qui m'entourait.

La prestation des acteurs n'est rien à côté de ce que j'ai dit, elle sert uniquement à combler le film. Bon d'accord, Tom Cruise n'est pas parfait et avait tendance à m'agacer avec ses pauses accroupies, tel un enfant sauvage ; et la princesse m'avait laissé sceptique au début, avec ses chants de films Disney (je précise que j'aime les Disney). Mais tout cela n'est qu'une infime fraction de ce que représente le film. Seuls les second rôles séduisent véritablement car il font partie intégrante de cet univers onirique et fascinant.

On l'aura compris, Legend est un film qui m'a laissé sur le cul. Il a immédiatement supprimé tous préjugés qui me laissaient perplexe et se place parmi mes favoris du genre. Au delà de son fond cul-cul ressort une imagination débordante qui m'a transporté à mille lieues. Une sensation familière m'a envahi, comme si j'avais déjà vu le film ; je me suis rendu compte qu'il a simplement fait resurgir l'enfant qui reste en nous.

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le 5 mai 2014

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langpier

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