Histoires de Yes-Man Chinois
Reconverti en yes-man hollywoodien du pauvre pour des productions chinoises, ce pauvre Renny Harlin se voit offrir une nouvelle carrière. Plus propice aux échecs qu’aux vrais films mémorables, le...
le 9 juin 2020
Reconverti en yes-man hollywoodien du pauvre pour des productions chinoises, ce pauvre Renny Harlin se voit offrir une nouvelle carrière. Plus propice aux échecs qu’aux vrais films mémorables, le réalisateur finlandais est pourtant comme un coq en pattes depuis quelques années et, après l’improbable buddy movie Skiptrace avec Jackie Chan et Johnny Knoxville, le voici aux commandes de l’adaptation du jeu vidéo "GuJian 2", un RPG sorti sur PC en 2013 et inédit en Europe, qui suivait les aventures de trois puis quatre aventuriers qui cherchent les morceaux d’une épée magique pour vaincre un méchant pas gentil. Même topo ici, avec un gros budget chinois, une promo assez dingue et même une sortie exclusive durant la semaine d’or du jour de la fête nationale.
Mais le film sera un immense bide au pays, moqué de toutes parts, ne franchissant même pas les frontières. Il faut dire que ce énième film d’aventure fantastique où guerriers intrépides en costumes affrontent bad guys affublés comme dans un seinen et créatures numériques sont concrètement légion depuis un petit moment, et les récents Monster Hunt, Le Sorcier et le Serpent Blanc, League of Gods ou encore la trilogie du Roi Singe, tous relativement hideux et peu palpitants, auront eu raison du genre cinématographique. À l’ouest rien de nouveau et Renny Harlin fait ce qu’il peut pour proposer une mise en scène dynamique et envolée à grands coups d’affrontements câblés, de passages aériens à bord de navires volants, de décors fabuleux incrustés et de créatures en CGI approximatifs, certains étant plutôt réussis quand d’autres relèvent de graphismes de PS3, le panda anthropomorphe Tuanzi en premier.
Pour le reste : scénario pas très original, acteurs qui surjouent jusqu’à la moelle (dont Wang Leehom, véritable sosie de Jackie Chan lui empruntant d’ailleurs les mimiques), combats cadrés avec le fion, photographie dégueulasse, direction artistique lorgnant entre du Paul W.S. Anderson et du Robert Rodriguez… Legend of the Ancient Sword reste en soi un spectacle visuellement riche et plutôt inventif en dépit de ses effets spéciaux repoussants pour un film de 2018, sans cesse rebondissant et assurément généreux mais malheureusement mal dirigé et jamais fun pour un résultat raté, désuet et pas très intéressant. Une nouvelle chute pour Renny Harlin, qui reste toujours ce yes-man prompt à vouloir en foutre plein les yeux mais incapable de vivre avec son temps. Pour les amateurs du genre uniquement : pas ceux qui aiment Zu ou Histoires de Fantômes Chinois, les autres.
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Créée
le 9 juin 2020
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