I’m Upset
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le 17 juil. 2023
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Il est de ces films que l’on regrette que leur réalisateur n’est pas pu bénéficier d’un budget plus huppé afin de pouvoir en exploiter le concept à fond. Legion of the Night fait clairement partie de ceux là avec ses zombies ninja affublé de leur attirail de combat, envoyé exécuter la basse besogne de la mafia. Il s’agit de la deuxième réalisation de Matt Jaissle qui avait auparavant livré un fan-film de Evil Dead intitulé Back From Hell, mais le réalisateur avait bien du mal à camoufler la misère de son budget et à s’extirper de ses références un peu trop appuyés. L’auteur se fera surtout connaître du grand public grâce à The Necro Files, un film trash très apprécié de la clientèle de Uncut Movies, où l’on voyait un mort-vivant libidineux violer des femmes et traîner sa bite sur le sol en étant poursuivi par un fœtus volant ainsi qu’un duo d’enquêteurs cocaïnomanes. L’entreprise été assez grotesque et finalement moins subversive que ce que sa réputation racoleuse pouvait laisser précéder. Ici les influences seraient plutôt à aller chercher du côté de Robocop et Universal Soldiers auxquelles le réalisateur reprend la ville de Détroit, les crucifixion par balle, son insécurité ambiante, son crime en bande organisé et cette élite de soldat mort-vivant dopés aux anabolisants. Je me dois néanmoins d'éclaircir un point très important, on parle bien de Zombie Ninja et non de Ninja Zombie, puisque cela soulèverait qu'ils aient été des ninjas avant de mourir ce qui n'est pas le cas ici.
L’histoire tourne donc autour de la création de cette légion dont les scientifiques vont finir par perdre le contrôle quand le criminel qui finance leurs recherche finira par s’emparer de leur découverte. Ce qu’il y a de bien c’est qu'on ne perd pas de temps en tergiversations inutiles et que le réalisateur évite d'économiser les balles. Réduit à son plus pur argument de base, le film compose avec des personnages assez stéréotypés : un héro burné, des savants fous, des hommes de mains, et un parrain à l’éloquence Scorsesienne et au revers de la main sans pareil avec les femmes. On verra les mort-vivants soumis à un entraînement spartiate, exécuter des salto, pirouettes, et roulades, en tirant hors-champ dans un terrain vague, dégommant des cibles ou des miniatures d’avion. Les plans urbains se limitent à un parking surélevé et des rues peu fréquentés. Tous les moyens sont bon pour combler l’étroitesse du budget d’à peine 80 000 $ ce qui est ridicule au regard des ambitions. Le plus gros du travail a donc été réalisé sur le son ainsi que sur les séquences d’actions musclés du long-métrage dont les chorégraphies cherchent parfois à ressembler à du polar Hong-kongais sans en avoir le coffre ou le talent.
À défaut, il faudra se contenter de corps à corps brutaux au katana ainsi que des gunfights nerveux où l’on verra les chevrotines martyrisés les corps. Pour une production de ce calibre, voir autant de détonation, d’hémoglobine et d’explosion est presque un demi miracle en soit. L’entreprise ne manque pas pour autant de second degrés avec cet antagoniste affublé d’une voie de crécelle qui compte bien forcer le héros à jouer à la roulette russe avec un fusil à pompe, mais dans l’ensemble, Legion of the Night prend le partie ambitieux de garder son sérieux et de maintenir un ton résolument nihiliste et ce jusqu’à la fin. Evidemment le seul moyen pour Taylor de venger la mort de son père sera de devenir lui-même un ZAC (Zombie Assassin Cybernétique) afin de botter le cul à Francis Vansemié pour de bon. De quoi générer une mini guérilla dans les rues entre ninjas qui vont régler leur compte au bazooka au milieu d’une bande de clodos bourré et d’une armée de flics complètement dépassé par la situation. Un film qui serait certainement devenu un incontournable de la Série B en d’autres occasions.
Si tu es un zombie abruti par le consumérisme ou bien un crétin congénital obsédé par les réseaux sociaux… Il n’est pas trop tard pour te ramener à la vie. Rends-toi sur L’Écran Barge pour une dégustation gratuite de tripailles et de jambonneaux, du moins si tu es un cinéphile doté de bon goût et surtout d'un cerveau.
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Créée
le 16 juil. 2024
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