Batman : l'Égo

J'avais adoré the Lego Movie à sa sortie en 2014, ce fut à l'époque une véritable claque tant au niveau fluidité de l'animation qu'au niveau du fun incroyable qui s'en dégageait. De plus c'était un film intelligemment construit exploitant un maximum d'univers incroyables pour aboutir à un véritable message. C'était très fort, c'était surtout très inattendu.

Voilà pourquoi j'étais un peu angoissé à l'idée de ce spin-off sur base de l'univers Batman. Effectivement le personnage de Bruce Wayne dans le premier film était un des plus marquant notamment grâce à une chanson cool qui parodiait et résumait le personnage :

Darkness, no parents, suuuuuuuper rich... kinda makes it better!

Premier étonnement, on ne retrouve plus cette chanson ici alors que je trouvais qu'elle collait véritablement au personnage. C'est dommage qu'il ne l'ont pas récupérée ici pour la décliner autrement. Parce que musicalement, il ne s'en suit plus rien d'original ou du moins de catchy à l'oreille. Cette chanson avait marqué tout le monde lors du premier film, ici l'exploit ne sera pas répété.

Il s'ensuit alors 1h40 d'univers Batman hyper parodié et dont l'humour est ultra répétitif, cela m'a semblé lourd à digérer. Et pourtant je suis fan de comics. Je comprends donc toutes les blagues relatées à l'univers de la chauve-souris ce qui ne sera pas le cas de tout le monde vu qu'il y a quand même pas mal de références qui n'ont encore jamais été déclinées sur grand écran.

Pourtant cela commençait très bien. Les premières minutes sont très chouettes mais après 20 minutes de film, on a compris que Batman était égocentrique au possible. Et on ne sortira jamais de ce comique ultra parodique et répétant inlassablement les mêmes gags déclinés sous toutes les formes... L'univers de Batman comporte un nombre incroyable de vilains tout plus charismatiques les uns que les autres et hauts en couleurs avec des personnalités très différentes. Mais au lieu de les exploiter toutes avec leur propre ton et dérision, on se contente de tous nous les noyer d'un coup à l'écran. Ce qui est très regrettable et à mon sens limite l'intérêt continu du film. Si bien que le récit lui-même se rend compte qu'il faut de nouveaux méchants à l'intrigue (ce qui est le comble!) et là, nous envahit à nouveau d'une vague de tous les vilains libres de droit que le catalogue de la Warner Bros dispose...!

Et c'est ce que je reproche à ce film, il nous noie à chaque fois de ses vilains (or l'individualité du vilain fait le récit du superhéros) qui ne deviennent plus qu'un fond au récit. Il y a un manque crucial et constant de finesse tant dans la construction du récit que dans l'humour qui veut en faire toujours trop et le plus rapidement possible. Ce qui entraine aussi une répétition de l'humour car tout l'humour repose sur la parodie de Batman vu que les vilains en face n'ont aucune individualité et ne peuvent donc pas être tournés en dérision alors que pourtant il y a de la matière....

My name is Richard Grayson. The other kids call me Dick. -Well, children can be cruel.

Mais l'univers fonctionne même s'il n'est pas très large. Je me demande également si le film n'aurait pas gagné en richesse et en intérêt en transportant Batman dans d'autres univers plutôt qu'en faisant intervenir des personnages d'univers multiples dans des scènes où on n'apprécie plus ce qui se déroule tant l'écran est inondé. L'humour est toujours au rendez-vous avec des références pour les grands et les petits (même si j'ai l'impression que le ton du film s'adresse à un public plus jeune que le premier film référentiel) et le petit tâcle à Suicide Squad au passage est génial. Techniquement c'est toujours aussi dingue! Riche à mourir en animation et d'une fluidité absolue!!!

Bref, un film techniquement tout aussi réussi que son aîné mais dont le ton ne fonctionne plus (à mon sens, ce qui est fort relatif donc) dû au manque de développement de son univers et à une certaine lourdeur répétitive (tant au niveau de l'action que de l'humour). Un peu plus de finesse n'aurait pas gâché la fête.