"Playing for the high one, dancing with the devil,
Going with the flow, it's all a game to me,
Seven or Eleven, snake eyes watching you,
Double up or quit, double stakes or split,
The Ace Of Spades"
Ces paroles sont entrées dans la légende du rock mondial. Derrière ces paroles, derrière cette chanson il y a Motörhead, un des groupe britannique fondateur du Heavy Metal au cours des années 70. Leur style musical est vif, percutant, violent, provocateur et derrière ce style il y a Lemmy Kilmister, le bassiste-chanteur-auteur-compositeur de la formation.
Homme de plus d'un paradoxe il revient sur son parcours, sur sa musique, sur ses contradictions. Les réalisateurs croisent les confessions de Lemmy avec une multitude de témoignages : Ozzy Osbourne, Alice Cooper, Dave Grohl, James Hetfield, Kirk Hammett, Slash, Steve Vai... Une liste de noms incroyable qui donne le tournis à n'importe quel amateur de Rock. Il est amusant de voir cette galerie de rêve se confondre en louanges et en anecdotes incongrues à propos de Lemmy. Certains d'entre eux sont également des légendes et pourtant ils sont comme des gosses devant le père Noël lorsqu'ils évoquent le leader de Motörhead. L'exercice tourne un peu trop vite au passage de pommade ronflant mais il témoigne néanmoins de l'importance du bonhomme dans l'industrie musicale.
A la ville comme à la scène Lemmy est Lemmy, un type nonchalant et décalé, provocateur mais avec des principes, intriguant et pourtant simple. Les clés du personnages ne nous sont pas livrés mais y en a-t'il jamais eu, de clés ? Lemmy fait son chemin contre toutes les statistiques, contre toute logique, contre toute référence. Lemmy, le musicien, a façonné le Rock tel qu'on le connaît aujourd'hui mais on se rend compte au fil du récit que Lemmy, l'homme, est plus qu'un frontman talentueux. Voir un type jouer devant des milliers de personnes avec une assurance folle pour ensuite paraître presque gêné de parler de son fils en sa présence le rend définitivement attachant, même lorsqu'il semble complètement à côté de la plaque. Lemmy est aussi parfois un gros con mais là encore ça participe à le rendre attachant. On voit que le bonhomme s'en fout de son image, il est juste comme ça, sans la musique Lemmy ne serait qu'un con de poivrot de plus mais ce qu'est Lemmy c'est précisément sa musique.
Si certains aspects auraient mérité d'être plus creusés (sa relation avec ses roadies ou même avec les différents membres de Motörhead) ce rockumentaire reste agréable à regarder et regorge d'anecdotes, de concerts bandants et de rencontres enrichissantes. On ne retiendra pas grand chose de plus que ce qu'on savait déjà, à savoir que Lemmy est cool, mais la démonstration se fait dans une sincérité de bon aloi.
Bien que nageant dans le star-system et les paillettes son seul credo est la musique... la sienne, celle des autres. Lemmy n'est pas une rock-star, il est plus que ça, sa vie même est une pure incarnation du Rock n' Roll. Un mélange étrange d'alcool, de barbiturique, de vulgarité, de liberté, de générosité, de bêtise le tout toujours avec un majeur tendu vers le ciel. Un doigt revendiqué comme tel : d'honneur.
FUCK YEAH !
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