Lenny and the kids débute à la façon d'une ballade, rythmée, par des sauts d'une situation vers l'autre et une prise de vue hachée, mais bien reconstituée. La camera des frères est sensitive est cette forme qui peut sembler brute passant de plan à l'épaule à des gros plans bien choisi restitue quelque chose de fort.
Une ballade dans l'univers d'un type lunaire, beau, qui exerce sur ses enfants une éducation certes dégingandée, mais avec une attention aux détails importants qui semble les protéger de tout.
Le seul point dérangeant du film est peut être ce qui peut être ressenti comme une tromperie par la suite sur le propos du film. Alors que la première heure coule d'une situation cocasse et borderline à une autre avec bonhommie et beaucoup de charme. Le film prend soudain un tournant vers un propos plus dur une sorte de retour à la réalité, qui nous plonge soudain dans une situation pathétique et extrêmement triste.
L'usage de cette rotule qui nous fait basculer dans film pragmatique, étrangement d'ailleurs par le biais d'une séquence de rêve, et nous installe dans le malaise, est mal amené, et on ignore s'il s'agit d'un twist réussi ou d'une faiblesse dans la construction du récit.
Nous n'avions pas vu où cela devait nous mener, et en sommes sortis bien triste, sans s'attendre à l'être.