... que ce film n'est toujours pas à l'heure d'internet bénéficié d'une sortie française après 36 ans d’existence.
N'en jetez plus. Lensman ressemble à s'y méprendre à L'Empire Contre Attaque, il en est le pendant japonais en version animé mais pas seulement. Au vu de sa date de sortie il est aussi une matrice qui va déverser sur le monde de l'animation japonaise une tonne d'idées et de concepts visuels. Des expérimentations pas toujours réussies (les passage en 3D) mais qui bien souvent vont vous scotcher sur place malgré les 3 décennies qui nous sépare de la sortie de ce titre.
Ce film est dingue. Il est le résultat du travail acharné d'un homme que l'on connait bien, un certain Yoshiaki Kawajiri (épaulé par Yoshikazu Horikawa) mais dont le premier film qui nous intéresse ici est parfaitement inconnu du grand public français et même de celui plus affinées des amateurs d'animes. Un Bug !
En 1984 Kawajiri comptait 34 printemps, Lensman était donc son premier film en tant que réalisateur seul au commande. Pour un novice on aurait pu s'attendre à une œuvre timorée avec des moments d'hésitations et de doutes... Rien à foutre, pour son premier long métrage Kawajiri était le seul maitre à bord et il s'est bien employé à le montrer en éclatant à grand coup de sabots les portes battantes de la japanime pour en foutre plein partout.
Les tergiversations timide du débutant ? Connait pas !
Parce que oui, Lensman était un film hyper ambitieux et s'est donné les moyens de l'être. Il est sans aucun doute l'un des plus impressionnant métrage qu'il m'aura été donné de chroniquer sur ce site. A tout le moins pour tout ce qui touche à la prouesse technique. Car c'est avant tout dans ce domaine qu'il excelle et surprend. Il bénéficie d'une animation d'une fluidité en tout point comparable à celle des plus grands ténors de cette catégorie, qu'ils se nomment Akira (né bien après lui) ou autres...
Le scénario n'aura rien de jubilatoire (une brève lecture du synopsis vous en donnera les contours essentiels), une habitude chez ce réalisateur prise visiblement très tôt, mais on a pas le temps d'y penser au vu de tout le soin alloué à la forme. Avec par exemple ces véhicules spatiaux futuristes, ces navires ennemis en forme de gros cerveau flottants, ces scènes d'actions frénétiques hyper rythmées qui préfigures les folles courses motorisées de Keneda et sa bande 4 ans plus tard... Lensman n'est ni plus ni moins qu'un vrai actionner de l'espace au propre comme au figuré.
J'en veux pour preuve cette petite équipe de héros qui va "sauver le monde libre" des griffes d'un empire obscure et belliqueux. Avec à sa tête un grand méchant drapé dans son immense toge noir (qui parlait d'Empire Strick Back ?). A cela s'ajoute un lot de stéréotypes comme le patriarche énergique et déjanté qui réalise soudainement qu'il est temps de se rallier à une grande cause, le cœur d'une ravissante jeune fille à remporter comme trophée pour le héros (ce qui notons le compose d'ores et déjà le fameux trio kawajirien du jeune, du vieux et de la belle), l'ami fidèle et débonnaire toujours la pour désamorcer les moments de malaise avec un trait d'humour qui va bien. Autant d'éléments qui parmi d'autres vont faire basculer Lensman dans la catégorie film d'action/aventure recouvert d'une couche space opera pour en faire une œuvre à voir impérativement.
Bien que Kawajiri n'y déploie pas encore toute la maitrise et tout le talent dont il fera preuve plus tard, par exemple dans son excellent Wicked City moins de 3 ans après, on y sousçponne déjà un certain gout pour la mise en scène, l'explosivité de l'action et les effets de lumières déroutant. En près de 30 ans de carrière cet homme n'a fait aucun film nul même son premier c'est tout de même remarquable...
Lensman est un cri d'amour au space opera et plus largement aux films d'action SF hollywoodiens. Pour autant ses auteurs n'oublient pas d'y inclure la touche charme typiquement japonaise par exemple en terme de mecha design (confié ici à Koji Morimoto et Takashi Watanabe déjà excellents dans COBRA, et Gundam 0079). Tout ce travail méticuleux renforce encore plus l'impact visuel des courses poursuites et autres affrontements pour à mon sens les porter à un niveau très rarement atteint même aujourd'hui à l'aune des années 2020's. Ce qui est fou ! (ou triste)
Tenez vous le pour dit, le film n'est jamais aussi bon que lorsqu'il s'adonne totalement à ses grandes scène d'orgie de lumière et de mouvement, ou la vitesse et l'action se pose en maitresses des lieux. Des moments d'excitation visuels démentiels et ininterrompus ou notre super héros de l'espace et sa bande s'opposent à une sorte d'armée du mal des plus caricaturale.
En claire nous sommes là face à un très grand film de science fiction, excitant et jouissif à mis chemin entre Capitain Flam et Cobra ou un fils de fermier qui devient shérif de l'espace va s'attaquer à l'aide de son seul flingue à l'Empire des ombres pour prouver à sa douce qu'il en a dans le pantalon. Pas très intelligent mais lorsque c'est fait avec un tel panache le résultat balaye d'un coup de vent supersonique le fond...
PS : (j'allais oublier, essayez de le voir en bonne qualité si possible, étant donné qu'il est surtout impressionnant techniquement, le rendu de l'image et la qualité du support jouent beaucoup)