Véritable rareté jamais éditée en DVD et BR. Une fable politique et dépressive, totalement singulière dans l'oeuvre de John Boorman. Pour autant, tous ses thèmes y sont - l'obsession du regard, civilisation contre culture - au profit d'une allégorie de la société occidentale de la fin des années 60, centrée sur un roi sans royaume, ou sans divertissement, incarné par un Mastroianni aussi à l'aise dans l'exubérance que la sobriété. Londres, réduit à une seule rue, reconstituée en studio, évoque déjà celui qui sera dépeint par Stephen Frears 10 ans plus tard, où dominent lutte des classes, violences interraciales, solidarités individuelles. Mention à la BO composée de blues et de gospels spécialement écrits pour le film. Et à la lumière quasi-mono-chrome de Peter Suschitzky, futur chef op attitré de Cronenberg. Prix de la mise en scène Cannes 1969. A conseiller aux aficionados du réalisateur et à ceux qui aurant déjà vu ses master pieces - Le Point de non-retour, Délivrance, Excalibur, Hope and Glory.