Je dois bien reconnaître qu'il me tentait pas mal ce The Twelve Gold Medallions que ce soit grâce à Djee et sa promesse d'un western chop-suey ou son histoire nous emmenant durant la dynastie Sung pour y suivre trahison et duel à la sauce wu xia pian.
D'abord, et ce malgré un concept de base intéressant, on peut trouver ça dommage que l'histoire passe au second plan au profil des combats, personnages et chorégraphies, mais c'est pourtant là que l'oeuvre trouve son salut. Effectivement, les combats sont plutôt inventifs, tout comme la mise en scène de Cheng Kang, sublimant les chorégraphies et sachant rendre les personnages intéressants, sans baisse de rythme particulière.
Rappelant par plusieurs aspects L'Hirondelle d'Or de King Hu, c'est effectivement dans les personnages que l'oeuvre va surprendre, dont Cheng Kang ne néglige jamais la profondeur, ici à travers leurs psychologies et morales. Les thématiques comme la loyauté envers son pays ou encore l'aspect père/maître sont plutôt bien amenées sans être lourdes. Les faces-à-faces sont intenses, souvent avec des enjeux forts derrières et on notera l'importance, à nouveau, du personnage féminin, devenant même la figure centrale du film.
La mise en scène des combats est vraiment remarquable, Cheng Kang sachant alterner entre plusieurs styles, à l'image des séquences caméra à l'épaule, créer de beaux mouvements et débordant d'idées, comme certains choix d'armes (parapluie, éventail...). Sur quelques passages, on s'en prend vraiment plein la tête tandis que c'est bien dynamique comme il faut avec un montage maîtrisé. On notera aussi des comédiens impeccables et une belle reconstitution, avec un cadre assez passionnant.
Parfois assez brouillon et imparfait, The Twelve Gold Medallions n'en reste pas moins un agréable wu xia pian où Cheng Kang déborde d'idées et propose une oeuvre captivante et portée par de remarquables chorégraphies.