La deuxième partie de cette fresque historique de John Woo est attendue essentiellement pour l'acte majeur censé mettre en scène l'épique affrontement naval pour la conquête de la Falaise Rouge. Il faudra patienter quelque peu, puisqu'il s'attèle auparavant à présenter les entraînements, cérémonies, et traditions dans chacun des camps, entre arts martiaux, échanges comiques entre les personnages, et proverbes philosophiques. Woo brille à nouveau par la représentation des tactiques militaires, dont cette première ruse maritime grisante, qui permet également de constater que la production visuelle de la flotte et des armées est impressionnante. Quelques CGI renforcent les plans, mais ils ne sont pas trop envahissants. Et la musique de Taro Iwashiro affute l'esprit guerrier à travers ses percussions massives et cordes frottées. Il y a, ensuite, une nouvelle phase de manigances, liesse des soldats et trahisons. Il est parfois compliqué de suivre chaque camp pour les non-férus des mœurs chinois. La bataille principale s'étend finalement sur 40 min flamboyantes, avec une envergure spectaculaire, notamment sur la section nocturne. Sur terre, ça cavale également, avec des hommes par milliers et des assauts embrasés. On peut reprocher un montage un peu rapide, en plus de plans hétérogènes. Néanmoins, la conception de l'ensemble de ce diptyque relève d'un travail passionné et impose une œuvre maîtresse au sein des films de guerre traditionnels chinois.