Taillé pour combler le fan de kitscherie le plus exigent, nous tenons là un vrai petit bijou dans son genre, à l’égal de l’enthousiasme qu’avait pu susciter un First men in the moon… Malgré un budget qu’on sent modeste, le film ose les moments de bravoure à répétition, ne perdant jamais une occasion de nous offrir une séquence effets spéciaux aussi inattendue que généreuse, qui enrichit davantage l’univers merveilleux qui évolue sous les vagues. On commence donc avec une mission d’exploration des fonds marins qui teste une cloche conçue pour descendre dans les grandes profondeurs, reliée au bateau par une corde, un câble téléphonique et un tuyau d’alimentation d’air. Et dès les 15 premières minutes, ils se font attaquer par un dinosaure marin qui vient passer sa tête dans l’orifice de la cloche pour tenter de les bouffer ! En moins de 15 minutes ! Scène hilarante qui témoigne déjà des ambitions ludiques de l’entreprise, nos vaillants scientifiques mettent la bestiole hors d’état de nuire d’un bon 20 000 volts dans les gencives, avant de découvrir une statue en or massif à l’entrée d’une grotte. Damned, voilà de quoi financer les recherches pendant le siècle à venir ! Fort malheureusement, cette statue étaut l’unique pièce de la collection d’un poulpe géant, qui remonte alors en surface pour saccager le bateau. Et ce qui est inespéré, c’est qu’on la voit ! Une pieuvre en mousse gigantesque, dont les tentacules saisissent les membres d’équipage pour les balancer à l’eau, le tout moins d’une demi-heure après le début du film… J’étais complètement convaincu. Entrainant dans les grands fonds l’équipage pour le boulotter à l’aise et la cloche (où sont toujours enfermés nos malheureux scientifiques) pour enrichir sa collection, nous pénétrons dans la grotte, où un fort courant aspire la cloche, mais en la gardant toujours dans la bonne position avec le trou en bas jusqu’à une vaste salle souterraine où on y voit comme en plein jour. Et là débarquent les atlantes ! Tous bardés d’armures scintillantes en mode gilet disco et de coupes de cheveux impeccablement lisse, on commence par croire que les Atlantes ne sont que de sexe masculin, et que leur tenue moulante signifie autre chose qu’un aérodynamisme à la pointe… du progrès. Qu’on se rassure, les femmes ont des coupes de cheveux encore pire et passent leur temps à léviter en méditant. Je tairais tous les autres rebondissements (fort nombreux) de cette histoire, elle en déborde avec une générosité que je n’espérais plus. Faisant régulièrement intervenir des monstres en latex pour enrichir son histoire, Les cités d’Atlantis cumule un rythme plutôt soutenu pour un nanar kitsch, et accumule les effets spéciaux en les soignant suffisamment pour que le charme opère. La petite arnaque du film réside dans son titre, puisque nous ne verrons au final qu’une seule cité, les autres ayant été englouties ou perdues… Qu’on se rassure, celle qui reste est cernée par les monstres et nous aurons déjà bien assez à voir. Dans sa catégorie, Les cités d’Atlantis est un poids lourd, réjouissant et généreux jusqu’au bout.
Voracinéphile

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