UN PUR HUIT CLOT TARANTINESQUE QUI RESPIRE LE BON VIEUX CINEMA

Un « Tarantino » pur jus, avec toutes ses astuces scénaristiques habituelles et ses mécanismes de narration et de réalisation ; un très bon cru, mais pas le meilleur car un peu plus pépère que d’habitude. Quoiqu’il en soit ne boudons pas notre plaisir, c’est un grand western, captivant et intriguant. Un huit-clôt assez intense, avec une tension palpable entre les personnages, qui rappelle aisément « Reservoir Dogs »… Egalement notre bon vieux Samuel L. Jackson – un des plus charismatiques acteurs hollywoodiens – nous livre un monologue réjouissant qui renvoit à « Pulp Fiction ». Sans oublier la dimension politique : car dans cette auberge on peut y voir l’histoire des Etats-Unis, les personnages réagissant notamment sur le système de justice bien pensant handicapé par un lourd passé et basé sur des principes sociétaux fragiles. Chaque personne de ce groupe se retrouvant dans cette auberge représente l’individu qui essaie de trouver sa place dans ce schéma sociétal presque imposé. Cette dimension politique est d’ailleurs de plus en plus présente dans l’oeuvre de Tarantino. « Les Huit Salopards », tourné en cinémascope comme à l’ancienne, reste un nouveau petit délice pour tout cinéphile. Avec en prime la superbe musique de Ennio Morricone (Oscar mérité de la meilleure musique cette année) et la présence du génial Kurt Russell, le héros bad-ass par excellence, symbole d’un cinéma de genre savoureux.