Peckinpah Hardcore
Le film va diviser... Encore plus que d'habitude pour du Tarantino, mais sur le plan moral essentiellement, là où les précédents Tarantino décevaient également sur la forme, avec des films...
Par
le 25 déc. 2015
262 j'aime
26
Après un début de carrière tonitruant (Palme d'Or et Oscar du scénario original pour Pulp Fiction), Quentin Tarantino a connu une baisse de régime avec les sorties successives de Boulevard de la mort et Inglourious Basterds. Heureusement 2016 marque un nouveau tournant. Les 8 salopards représente clairement la synthèse du travail de Quentin Tarantino. Son huitième long-métrage fusionne l'ensemble de sa filmographie en un seul et même chef d'œuvre.
Un huis clos (Reservoir Dogs), des personnages recherchés à la Jackie Brown, des séquences intenses (Inglourious Basterds), des dialogues dignes de Pulp Fiction et bien sûr une violence à outrance (Kill Bill) voire cartoonesque (Django Unchained). Les huit salopards, à l'exception de l'excellente Jennifer Jason Leigh et de l'épatant Demian Bichir, ont tous déjà tourné avec Quentin Tarantino. De son premier film avec Michael Madsen ou Tim Roth à son septième métrage avec Walton Goggins (et Bruce Dern). Enfin, tout comme Boulevard de la mort, il rend hommage au cinéma, de façon formelle avec l'utilisation du 70mm Ultra Panavision (une optimisation de l'écran et du cadre époustouflante).
La filmographie de QT est un amoncellement de références au cinéma. Ici, au-delà de ses films donc, il recrée l'ambiance du génial et horrifique The Thing de John Carpenter, paranoïa sur fond de tempête de neige (déjà). Il renvoie aussi aux westerns des années 50-60. Le far-west évidemment et La Horde Sauvage de Sam Peckinpah en ligne de mire avec l'utilisation du ralenti. Il va même jusqu'à conformer son titre à celui du mythique Les Sept Mercenaires de John Sturges.
Mais cette fois, plus globalement, The Hateful Eight rend aussi hommage à l'art en général. La littérature, avec un scénario s'inspirant de la plume d'Agatha Christie et de ses romans mémorables (Les dix petits nègres - Le crime de l'Orient-Express). La poésie à travers des dialogues sombrement fanatique durant les deux premiers tiers du film. La merveilleuse musique classique du gigantesque Ennio Morricone s'harmonise parfaitement avec le rock'n'roll choisi pour la bande originale. Enfin les magnifiques paysages extérieures ne sont pas sans rappeler les plus belles peintures naturalistes du 17e siècle.
Des références ou des inspirations qui lui permettent de réaliser le film le plus abouti de sa carrière. Au-delà de la synthèse de sa filmographie, ce film marque l'apogée de QT (en arrivant au même moment que son étoile au Walk of Fame, coïncidence?). Rien n'y est laissé au hasard comme tous les chefs-d'œuvre. Après le (très) bon et le (un peu) mauvais Tarantino, le génie est entré en scène. Pas étonnant donc que Les 8 salopards soit déjà partie intégrante des classiques du 7e art!
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Mon top Tarantino est tarantinesque!, Les films que j'ai vu au cinéma, Les meilleurs films des années 2010, Films (re)vus en 2015 (toutes années confondues)! et Top attentes 2016
Créée
le 31 déc. 2015
Critique lue 752 fois
23 j'aime
8 commentaires
D'autres avis sur Les 8 Salopards
Le film va diviser... Encore plus que d'habitude pour du Tarantino, mais sur le plan moral essentiellement, là où les précédents Tarantino décevaient également sur la forme, avec des films...
Par
le 25 déc. 2015
262 j'aime
26
On pourrait gloser des heures sur chaque nouvel opus de Tarantino, attendu comme le messie par les uns, avec les crocs par les autres. On pourrait aussi simplement dire qu’il fait des bons films, et...
le 9 janv. 2016
206 j'aime
31
Crucifiée, les yeux tournés vers une terre enneigée, une statue christique enclavée au sol observe de loin cette Amérique qui subit les cicatrisations cathartiques du clivage des contrées du Nord...
Par
le 6 janv. 2016
144 j'aime
20
Du même critique
Surement un des meilleurs films français que j’ai vu. Jean Pierre Melville nous offre un film grandiose ici avec Le cercle rouge. La scène d’ouverture est parfaite avec ce silence qui durera 7...
Par
le 26 juil. 2013
30 j'aime
6
Dallas Buyers Club c'est l'histoire d'un homophobe adepte des putes, des drogues et de l'alcool. Ron Woodroof se retrouve séropositif, une maladie qu'il pense être exclusive aux "pédales". Mais il va...
Par
le 29 janv. 2014
27 j'aime
3
Après un début de carrière tonitruant (Palme d'Or et Oscar du scénario original pour Pulp Fiction), Quentin Tarantino a connu une baisse de régime avec les sorties successives de Boulevard de la mort...
Par
le 31 déc. 2015
23 j'aime
8