Tarantino: The Good, the Bad and the Genius

Après un début de carrière tonitruant (Palme d'Or et Oscar du scénario original pour Pulp Fiction), Quentin Tarantino a connu une baisse de régime avec les sorties successives de Boulevard de la mort et Inglourious Basterds. Heureusement 2016 marque un nouveau tournant. Les 8 salopards représente clairement la synthèse du travail de Quentin Tarantino. Son huitième long-métrage fusionne l'ensemble de sa filmographie en un seul et même chef d'œuvre.


Un huis clos (Reservoir Dogs), des personnages recherchés à la Jackie Brown, des séquences intenses (Inglourious Basterds), des dialogues dignes de Pulp Fiction et bien sûr une violence à outrance (Kill Bill) voire cartoonesque (Django Unchained). Les huit salopards, à l'exception de l'excellente Jennifer Jason Leigh et de l'épatant Demian Bichir, ont tous déjà tourné avec Quentin Tarantino. De son premier film avec Michael Madsen ou Tim Roth à son septième métrage avec Walton Goggins (et Bruce Dern). Enfin, tout comme Boulevard de la mort, il rend hommage au cinéma, de façon formelle avec l'utilisation du 70mm Ultra Panavision (une optimisation de l'écran et du cadre époustouflante).


La filmographie de QT est un amoncellement de références au cinéma. Ici, au-delà de ses films donc, il recrée l'ambiance du génial et horrifique The Thing de John Carpenter, paranoïa sur fond de tempête de neige (déjà). Il renvoie aussi aux westerns des années 50-60. Le far-west évidemment et La Horde Sauvage de Sam Peckinpah en ligne de mire avec l'utilisation du ralenti. Il va même jusqu'à conformer son titre à celui du mythique Les Sept Mercenaires de John Sturges.


Mais cette fois, plus globalement, The Hateful Eight rend aussi hommage à l'art en général. La littérature, avec un scénario s'inspirant de la plume d'Agatha Christie et de ses romans mémorables (Les dix petits nègres - Le crime de l'Orient-Express). La poésie à travers des dialogues sombrement fanatique durant les deux premiers tiers du film. La merveilleuse musique classique du gigantesque Ennio Morricone s'harmonise parfaitement avec le rock'n'roll choisi pour la bande originale. Enfin les magnifiques paysages extérieures ne sont pas sans rappeler les plus belles peintures naturalistes du 17e siècle.


Des références ou des inspirations qui lui permettent de réaliser le film le plus abouti de sa carrière. Au-delà de la synthèse de sa filmographie, ce film marque l'apogée de QT (en arrivant au même moment que son étoile au Walk of Fame, coïncidence?). Rien n'y est laissé au hasard comme tous les chefs-d'œuvre. Après le (très) bon et le (un peu) mauvais Tarantino, le génie est entré en scène. Pas étonnant donc que Les 8 salopards soit déjà partie intégrante des classiques du 7e art!

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le 31 déc. 2015

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Rajdevaincre

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