Peckinpah Hardcore
Le film va diviser... Encore plus que d'habitude pour du Tarantino, mais sur le plan moral essentiellement, là où les précédents Tarantino décevaient également sur la forme, avec des films...
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le 25 déc. 2015
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Le plan de plusieurs minutes de la croix sur une musique pesante d'Ennio Morricone donne le tempo d'entrée. Sur le même principe que Le grand silence les codes du western sont inversés, la neige remplace les déserts arides et les femmes se muent en dangereux bandits. Les références cinéphiliques sont assumées jusqu'au titre, c'est une marque de fabrique chez Tarantino qui parvient à enrôler le compositeur emblématique des westerns spaghetti pour l'occasion.
La musique de Morricone n'est pas du tout employée ici comme par le passé mais de manière plus sobre. Le blabla incessant des personnages ne laisse guère la place à des passages musicaux d'anthologie piochées dans la discothèque underground de Tarantino ou poussés à fond les tympans par un Sergio Leone. L'atmosphère pesante voulue pour ce huis-clos ne marche d'ailleurs pas à 100% notamment à cause de longueurs souvent excessives.
La majorité du film ressemble plus à une pièce de théâtre tirant parfois vers le vaudeville lors des hostilités, aidée en cela par le panel de personnages antagonistes de l'époque, entre l'ex esclavagiste sudiste et l'ex militaire black. Tarantino revient au huis-clos qu'il avait délaissé depuis Reservoir dogs et arrête sa politique de revanche des opprimés commencée avec Inglorious basterds. Il semble avoir trouvé son genre de prédilection même si ses westerns de faquin sont beaucoup plus verbeux que la moyenne, pas de cow-boy mystérieux qui débite trois mots par film, ici ça ressemble plus à un débat de C dans l'air.
Les punchlines ne cherchent plus autant le culte à tout prix qu'avant et même la mise en scène peut être un peu bridée par le huis-clos gagne en sobriété. Fini les zooms rouges sur Uma Thurman ou ce genre de faquineries, ça pétarade et ça gicle du sang mais la teneur en ketchup a baissée, on est passé du gore asiatique qui découpe une armée de figurants au katana au revolver old school.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs westerns, Les meilleurs films de Quentin Tarantino, Les meilleurs films se déroulant au XIX° siècle, Les meilleurs films avec Michael Madsen et Les meilleurs films de 2016
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le 15 janv. 2016
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