Le 8° film de Tarantino sur 8 mercenaires dans un 8 clos pour une note de 8/10 !

Ca y est : j'ai enfin pu voir le 8° film de Quentin Tarantino au cinéma !
En allant le voir, je m'attendais à voir du Tarantino, donc à voir un film d'une qualité incroyable mêlant ambiance déjantée avec contexte grave et sérieux. Et le moins que je puisse dire c'est que je n'ai pas été déçu.

SCENARIO:
Un mercenaire particulièrement retors nommé "le Bourreau" emmène une criminelle de la pire espèce à Red Rock où elle sera exécutée dans les règles de l'art. Sur le chemin il fait la rencontre de deux autres types aussi tarés que lui. Alors que le blizzard s'abat sur eux, ils décident de passer les prochains jours dans un refuge où se trouvent d'autres individus étranges. Mais, très vite, tout cela parait louche... Voici l'histoire d'une criminelle aux prises avec 8 salopards de la pire espèce !
Le scénario de ce film est brillant ! On aurait pu s'attendre à un western classique et sans originalité, mais c'était sans compter sur le potentiel narratif de Mr Tarantino ! En effet il a fait de son film un huit-clos oppressant et perpétuellement sous-pression.
J'aime particulièrement la thématique principale du film : le mensonge et les faux-semblants. Tout est sujet au doute dans l'intrigue : rien n'est vrai ou du moins rien n'est ce qu'il parait être au premier abord. En fin de compte "les 8 Salopards" adopte les mêmes mécaniques scénaristiques qu'un bon vieux thriller. Le mystère reste entier tout du long et on s'amusera souvent à formuler nos propres théories durant le visionnage.
Le film est découpé en plusieurs chapitres et nous offre une tension qui ne cesse de monter crescendo. L'équilibrage global est également très soigné puisque "les 8 Salopards" est à la fois drôle, sérieux, déjanté et malsain !

VISUEL:
Tarantino s'est encore surpassé à ce niveau là : les images sont sublimes et la photographie est d'excellente facture. Les décors sont limités mais très réussis, le moindre détail a été calculé pour nous en mettre plein la vue.
Ce que j'aime bien dans le visuel du film c'est la façon de filmer les scènes ! A chaque plan on voit à quel point Tarantino est un grand amoureux du western. L'esthétique est volontairement vieillotte pour faire ressortir le côté "film à l'ancienne". Je ne rentrerais pas dans le bla bla technique qui explique comment tout cela a été possible, pour la simple et bonne raison que je ne m'y connais pas assez dans ce domaine là... Sachez juste que c'est réussi !
Je crois que ce film est l'un des films les plus vicieux et malsains qu'a fait Tarantino jusqu'à ce jour... Beaucoup de scènes sont très crues et difficiles à regarder...

Le sang est très réaliste, les costumes très respectueux du contexte historique et les paysages extrêmement bien choisis !

ACTEURS:
Vous devez commencer à le savoir : quand un film possède plusieurs personnages principaux il prend le (GROS) risque de foirer le développement de certains d'entre eux. Heureusement ce n'est pas le cas ici... Tous les acteurs livrent une performance hors-normes et parviennent à nous plonger instantanément dans ce huit-clos.
Je ne vais pas détaillé plus que ça, les 8 personnages principaux sont intéressants et développés et ils représentent la quintessence du terme "salopard" ! Ce ne sont même pas des anti-héros, ce sont des salopards ! Ils sont tous complètement pourris jusqu'à la moelle (sauf un qui un peu plus neutre que les autres) !
De plus, Jennifer Jason Leigh s'éclate à fond dans son interprétation de l'immonde salope manipulatrice et inconséquente.
Et juste pour le fun, voilà mon top 8 de mes salopards préférés :
8) Bob "le Mexicain" (Demian Bichir)
7) Le général Sandy Smithers (Bruce Dern)
6) O.B. Jackson (James Parks)
5) Joe Gage "le Cowboy" (Michael Madsen)
4) Chris Mannix (Walton Goggins)
3) le Commandant Warren (Samuel L. Jackson)
2) John Ruth "le Bourreau" (Kurt Russel)
1) Oswaldo Mobray (Tim Roth)

DEFAUTS ? :
- J'ai un peu de mal à comprendre qui sont les 8 Salopards... J'ai déduis que Daisy Domergue n'en faisais pas partie... mais si elle en fait partie ça veut dire qu'il y a un gars en trop dans l'intrigue (car, pour moi, O.B. et Smithers font partie des Salopards) !
- L'idée de découper le film en chapitres est intéressante mais ceux-ci sont assez mal équilibrés au final : les premiers sont très rapidement expédiés et les derniers sont très longs.
- Au beau milieu de l'intrigue apparait un narrateur... QU'EST-CE QU'UN NARRATEUR VIENT FAIRE LA DEDANS ?!? Ca peut être intéressant d'en avoir un mais il fallait l'introduire dés le départ !