Après des mois d'attente, voilà enfin le nouveau film de Quentin Tarantino avec une annonce ambitieuse, après l'hommage au westerns spaghetti, celui ci s'attaque aux westerns crépusculaires ayant l'idée géniale de filmer en 70mm, un format quasi mort a l'heure actuelle et difficilement exploitable en salles,...)
Sauf que Tarantino aime le contre-pied et rien n'est forcément simple avec lui, puisqu'il s'avère dans les faits que si le film est dans le ton et l'époque western, c'est bien tout ce qui s'en rapproche tant le film est a des années lumière de l'effet d'annonce voir du montage de la bande-annonce.


Pour faire simple, The Hateful Eight est un huis-clos prenant place dans une diligence et ensuite dans une auberge tout cela dans un contexte western qui emprunte beaucoup de références diverses.
Il y'a un peu de Reservoir Dogs, un peu de Django, un peu de The Thing, assumant même cette dernière référence a fond dans la dernière partie du film qui vire assez du côté de l'horreur, car oui, The Hateful Eight est peut être ce que Tarantino a fait de plus violent durant sa carrière.


Au niveau du scénario, c'est assez génial, si le pitch n'est pas transcendant de base, il réserve tout de même des twists assez conséquents et surprenants, et surtout tout est fait pour que le spectateur s'interroge sur chaque personnage présenté, comme le personnage de Kurt Russell notamment a qui il est assez facile de s'identifier dés que le troisième chapitre commence, quelque chose cloche dans l'auberge mais qui, quoi ,comment ? Le pourquoi étant assez vite expliqué d'ailleurs et pouvant donner quelques pistes.


Tout le film repose quasiment sur des conversations entre les divers personnages présents dans l'auberge, chacun ayant un rôle et une histoire bien a lui, certains se connaissent de vue,d'autres de nom, d'autres de réputation, et Tarantino n'a pas son pareil pour dérouler ce genre de récit, dialogues acérés, tension quasi permanente et qui monte crescendo au fur et a mesure que le film avance jusqu'à l'explosion des deux derniers chapitres et la révélation finale par un chapitre flashback.


Mais pour instaurer une telle maîtrise du rythme et des interactions entres personnages, encore faut t'il un casting valable, et pour le coup Tarantino minimise la prise de risque avec un casting all-star qu'il connaît sur le bout des doigts hormis quelques nouveaux.
Les personnages sont tous plus ou moins savoureux et dotés de fortes personnalités, je vais citer notamment Kurt Russell en chasseur de prime droit dans ses bottes, la surprise Jennifer Jason Leigh en prisonnière folle et complexe, l'inévitable Samuel L.Jackson, Tim Roth en dandy Anglais beau parleur, un Channing Tatum dans un rôle surprise,Demian Bichir en hôte mexicain sympathique et sans oublier pour le moi le grand gagnant de ce film, le génial Walton Goggins qui incarne un Sudiste raciste promis a un poste de Shérif et qui s'avère être probablement la plus belle surprise du film.
Je ne parle volontairement pas de Madsen n'ayant pas trouvé son rôle très peaufiné, même si c'est pardonnable étant donné le nombre de personnage a développer et les réussites que sont les autres.


Bon point pour la bande-son d'Ennio Morricone qui colle parfaitement au film et aide fortement a développer une ambiance sombre et crépusculaire, voir même terrifiante par moments.


Pour ce qui est de la réalisation pure , difficile de me prononcer n'ayant pas la chance de voir le film dans son format original, mais c'est propre, du Tarantino dans toute sa splendeur, ni plus,ni moins .


Au final,The Hateful Eight est une surprise, une bonne surprise dans tout les sens du terme même , 3H de huis-clos,cela fait peur mais quand c'est fait avec une telle maîtrise , difficile de ne pas applaudir des deux mains !
Du Tarantino maîtrisé et couillu , ce type fait franchement beaucoup de bien au cinéma Américain.

_Hush_2
8
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le 6 janv. 2016

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_Hush_2

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