Peckinpah Hardcore
Le film va diviser... Encore plus que d'habitude pour du Tarantino, mais sur le plan moral essentiellement, là où les précédents Tarantino décevaient également sur la forme, avec des films...
Par
le 25 déc. 2015
263 j'aime
26
Tarantino fait rarement dans la dentelle. Certes. Là, une fois encore, il nous livre un film pur jus d'hémoglobine. Des situations tendues avec des dialogues dedans. Des acteurs avec des gueules de durs. Des flingues avec des balles. Des corps avec du sang.
D'entrée, c'est la blancheur immaculée des décors qui frappe. La neige tombe en rafales et le vent souffle, glacé. Bientôt, le vermillon va faire son apparition. Dans un relais rustique se retrouvent rassemblés huit personnages pour un huis-clos à couteaux tirés. Certes, ces curieux lascars semblent provenir d'horizons relativement différents. Les dialogues s'installent, polis mais rugueux. Après, ça se gâte. Il y a de la provocation dans l'air et ça sent rapidement la poudre, puis une odeur métallique vient s'ajouter... et le vent reprend finalement ses droits.
L'image est belle, les décors intérieurs authentiques, les cadrages réussis et la musique, reconnaissable entre toutes, très appropriée. Certes, les dialogues sont savoureux et la narration singulière, à la façon Tarantino. Décalée, pas totalement chronologique, irrévérencieuse, drôle. Une mention spéciale dédiée à l'explication du titre du chapitre cinq. Totalement surréaliste, elle est vraiment amusante par son second degré.
Mais la narration s'avère un peu lente par moments. Parfois, certains dialogues semblent tellement convenus que c'en est tordant. Selon les moments, on pourra osciller entre l'hilarité ou un léger début d'ennui. Certes, les acteurs étant excellents, ça passe très vite. Ils semblent vraiment s'amuser des situations qu'ils doivent jouer. Tim Roth est égal à lui-même, Kurt Russel plus vrai que nature, Jennifer Jason Leigh totalement immergée dans son personnage déjanté. Quant à Samuel L. Jackson, il est juste fabuleux en vieux chasseur de primes à l'esprit affûté.
Ce bel ensemble parvient à faire s'écouler les 2h47 de film relativement rapidement. Quentin Tarantino a une fois encore réussi à créer un film différent. Son empreinte singulière est indéniable et elle s'avère fort plaisante. Certes, ce film n'est certainement pas son meilleur, mais il se révèle surprenant, ce qui n'est pas si courant dans le monde aseptisé du cinéma.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2016
Créée
le 17 janv. 2016
Critique lue 316 fois
6 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Les 8 Salopards
Le film va diviser... Encore plus que d'habitude pour du Tarantino, mais sur le plan moral essentiellement, là où les précédents Tarantino décevaient également sur la forme, avec des films...
Par
le 25 déc. 2015
263 j'aime
26
On pourrait gloser des heures sur chaque nouvel opus de Tarantino, attendu comme le messie par les uns, avec les crocs par les autres. On pourrait aussi simplement dire qu’il fait des bons films, et...
le 9 janv. 2016
207 j'aime
31
Crucifiée, les yeux tournés vers une terre enneigée, une statue christique enclavée au sol observe de loin cette Amérique qui subit les cicatrisations cathartiques du clivage des contrées du Nord...
Par
le 6 janv. 2016
144 j'aime
20
Du même critique
J'avais depuis bien longtemps entendu parler de ce film devenu culte. Pourtant amateur de science-fiction, je n'avais jamais eu l'occasion de le regarder. C'est chose faite depuis ce soir. Le moins...
Par
le 19 avr. 2014
87 j'aime
13
Guillaume Gallienne est un acteur que j'apprécie beaucoup. Sa sensibilité à fleur de peau et la justesse des courtes interprétations, masculines ou féminines, qu'il livrait dans sa rubrique sur Canal...
Par
le 26 nov. 2013
65 j'aime
10
Vous qui venez ici mirer grande aventure, Vos yeux écarquillés verront la belle allure, D'Armand de Maupertuis au verbe fier et haut Et de Don Lope y Sangrin Hidalgo. Goupil et loup ensemble font...
Par
le 22 avr. 2012
59 j'aime
16