Dimanche en fin d'après-midi, l'orage gronde et il fait sombre dans mon salon. Une amie m'a prêté ce film et ca fait presque un an. Je rentre le disque dans mon lecteur DVD et je monte dans la cabine d'un semi-remorque qui transporte du bois d'acacia entre le Paraguay et Buenos Aires. Je suis assise entre Yacinta, la petite Anahi et Ruben. Me voilà partie pour un voyage de 1500 km avec des inconnus.
Peu de discussions, très très peu. Peu de haltes pour rompre les silences éloquents et le rythme du voyage. Je partage le quotidien de deux individus qui habitent le même continent et que rien n'aurait réuni, sauf le hasard. Deux individus qui s'apprivoisent par des regards. Et un bébé (très mignon) qui attendrit les cœurs les plus solitaires. On apprend à se connaitre.
Je suis au centre d'un tourbillon d'émotions discrètes et subtiles et de questionnements sur ce qui se créé sous mes yeux, ce que je ferais moi-même, ce que ressentent les personnages. Les silences laissent libre court à mes impressions et je me mets tantôt à la place de cette jeune femme pudique qui élève seule sa fille, tantôt à celle de cet homme emmuré dans sa solitude par les épreuves d'une vie.
Un film simple et humble, ayant juste la prétention de partager un moment de vie, la rencontre entre trois êtres et moi. Pas de superflu, pas de réaction exagérée, pas de musique, juste eux et moi dans ce camion.
Si je devais cependant soulever un point un peu négatif qui peut mettre en péril l'adhésion à ce film, je dirais que les silences sont vraiment très longs et récurrents et peuvent peser si vous n'y êtes pas réceptif. Les plans sont les même presque tout le long et si cela peut apparaitre comme très répétitif, pour ma part, j'ai eu l'impression d'apprendre à connaitre ces gens et ne pas simplement les survoler comme c'est souvent le cas.
Un film à regarder avec l'esprit calme et contemplatif. Un cinéma subtil, tout en douceur, qui met en avant la force des regards qui s'expriment, sans un mot.
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