Donc au pays des libertés individuelles les prisonniers c'est des Cons? C'est ça?
Les ailes de l'enfer ("Con Air" en V.O) c'est la quintessence du cinéma d'action hollywoodien de la deuxième moitié des années 90 ou quand tout un tas de tronches connues cachetonnent sur le grand huit du WTF à grand renfort d'héroïsme de bon père de famille américain, de stéréotypes, de manichéisme, d'explosions, et de destruction de tronches/rues/voitures/avion/motos/camions/magasins/murs/immeubles/crédibilité.
C'était l'âge d'or des Emmerich, Bruckheimer, Bay. Seagal portait encore du 44 en pantalon, Van Damme n'avait pas encore déraillé (hohoho), Arnie et Sylvestre livraient leurs derniers combats avant de passer vétéran.
C'était l'époque des atomisations de maquettes de monuments historiques, des bâtiments nationaux en cartons et des modèles réduits plus faux que nature d'avions et de voitures voués aux flammes. En ce temps là le top of the pop cétait les vitrines qui pètent, les sbires qui volent en feu, les voitures propulsées par les souffles d'explosions improbables.
A cette période, Nicolas Cage, qui avait commencé à vouloir faire l'acteur chez Lynch fit soudain Volte face (hohoho) pour entamer la carrière d'actioner crédible et honorable qu'on lui connait aujourd'hui.
Non là je déconne.
Con Air c'est tout ça et plus encore. Ou moins encore, ça dépend de votre angle de vision. C'est un scénario crétin et de mauvaise foi qui trimballe un tas de conneries plus connes les unes que les autres et dont la démarche et la morale douteuses se gargarisent de démonstrations d'exploits plus invraisemblables les uns que les autres. Un vrai film de nihilistes en avance sur Fight Club, je vous dis.
Il faut voir Cage— à l'époque déjà accro aux implants capillaires et autres postiches mémorables—échapper à une explosion d'abuseurs en courant plus vite que les flammes, au ralenti, une seringue dans la main pour sauver son ami gentil criminel prisonnier diabétique mourant, pour comprendre de quoi je parle.
Restent un personnage de fédéral américain con au premier degré contre-balançé par un Cusack futé parce qu'il a fait des études et qui saisit donc toutes les finesses et les vrais enjeux du joyeux bordel lui permettant de comprendre qu'en fait Cage est un gentil et qu'il est donc pas avec les méchants. C'est trop mignon.
N'oublions pas un Buscemi lunaire, génial même sans le vouloir, le pauvre. Et bien sûr l'atterrissage au milieu de Las Vegas finger in ze noise, détruisant casinos, véhicules et badauds, suivi par une course poursuite en moto de police volées se concluant par d'autres destructions de biens publics et un mort. Inutile de dire qu'à la fin on se fait des bisous et on se casse tranquilles bouffer des tacos SANS QUE PERSONNE N'AIE À FAIRE DE DÉPOSITION À LA POLICE.
Y a que dans les années 90 qu'on voyait ça. 4 points pour la nostalgie*.
* Tu vois, @Duarte?