De la matière pour les amateurs d'analyse à rallonge.
J'ai été assez touché par les déambulations de ces deux anges gardiens dans le Berlin des années 80. L'architecture avance, les générations passent, quelle place pour la mémoire et comment avancer quand tout rappelle le désastre passé? Wenders filme la mémoire et met en images l'immensité du monde intérieur, qui semble évoluer totalement indépendamment du monde matériel.
Ça fait un film très verbeux, les vingt premières minutes dont peut, je me suis dit que Wenders aurait mieux fait d'écrire un livre. Puis progressivement le jeu lumineux de Bruno Ganz, la cinégénie de Berlin (sa mise en image m'a rappelé les architectures écrasantes de Ghost in thé shell), l'attachement aux quelques personnages récurrents finissent par l'emporter et j'ai fini passionné par le récit, aussi ténu soit-il. Mais ce récit se fait discret face à la montagne de sentiments et de souvenirs qui écrase les Berlinois.
Scène étonnante de l'ange qui accompagne Bruno Ganz, qui ne parvient pas à dissuader un jeune homme de se suicider. Comme une injonction au bonheur qui cette fois échoue. J'ai pensé à une image du communisme qui se substitue aux besoins des peuples, sans y parvenir. Quand les années soient leurs ailes pour trouver une liberté le récit passe en couleurs. Gagnez est alors guidé par Peter Falk, ex ange... américain !