Le film retranscrit avec peu de subtilité l'adolescence de Valeria Bruni Tedeschi et suit une promotion de l'école de théâtre des Amandiers.
Les premières séquences du film montrent différents adolescents qui passent les auditions d'entrée dans l'école. Si elles ont un bon potentiel comique, elles parasitent immédiatement la suite du récit car le comique repose sur le ridicule de ces jeunes. Ils apparaissent tous peu talentueux, faussement torturés et enfantins. En résumé, des adolescents.
Cela apporte de la fraîcheur aux premières minutes du film notamment au travers du personnage d'Adèle interprété par Clara Brétheau qui dégage une énergie plaisante. Malheureusement, la fraîcheur tout comme le personnage d'Adèle disparaissent très vite dès lors que le récit se dirige vers un ton plus dramatique. Il se resserre autour de la relation toxique de Stella et Etienne, d'autant plus que ce dernier est accroc à l'héroïne. Ce virage reste superficiel pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, de par la présentation qui nous en a été faite, les personnages apparaissent tous comme antipathiques et il est dur pour le spectateur de se sentir concerné par les problèmes qu'ils traversent. Ensuite, la multiplicité des personnages, des axes scénaristiques et la variabilité des interprétations des différents acteurs offrent surtout des scènes à la limite du ridicule, comme celle où Etienne déverse toute sa haine du monde sur une pauvre vitre de caravane. Enfin, la mise en scène se résume à apporter un grain superficiel pour pouvoir être estampillée années 80. Tout cela donne surtout une impression d'être devant un film documenté qui retrace les crises d'adolescences de plusieurs bourgeois parisiens qui boivent et couchent entre eux le soir avant de le regretter jusqu'aux larmes le lendemain matin. Les thèmes profonds qui auraient pu être abordés (épidémie du SIDA, violences sexuelles, avortements, trafic de drogue entre professeurs et élèves) ne servent que de prétextes aux scènes comiques, de mauvais goût donc, du film.
Les personnages des professeurs sont quant à eux sous-exploités et caricaturaux, de même que le thème de l'école de théâtre.
La vanité du film est rapidement insupportable et je ne peux que conseiller d'aller plutôt visionner les deux parties de The Souvenir, sorties ces dernières années, qui abordent à peu de choses près les mêmes thèmes mais qui, malgré ses défauts, a le mérite de les creuser et d'être une véritable proposition cinématographique et non un caprice d'adolescents.