Idiot, mais riche
Je comprends maintenant, après avoir découvert ce film, pourquoi sans filtre a obtenu la Palme d'Or. C'est tout simplement le talent d'un réalisateur suédois, Ruben Östlund, qui réussit la...
Par
le 17 oct. 2022
173 j'aime
4
Le film se divise en trois parties.
La première se concentre sur Carl et Aya et nous fait découvrir leur relation autour d'un problème digne d'un épisode de Curb your enthusiasm : qui doit payer l'addition, l'homme ou la femme ? Cette situation cocasse qui rythme toute la première partie n'est qu'un amuse-bouche avant le coup de maître du film, sa deuxième partie.
Dans celle-ci, on retrouve le couple présenté précédemment sur une croisière. Cette croisière sert de point de départ à un enchaînement de situations et de dialogues toujours plus hilarants qui s'articulent autour d'un thème : tourner l'excès des riches à son paroxysme. L'écriture des gags est chirurgicale, il n'y en a pas un dans cette seconde partie qui soit un poil en-dessous des autres. Cela marche notamment grâce à un travail sur les personnages, que ce soit les passagers ou le personnel, qui ont chacun un trait caractériel grossi jusqu'à la caricature. L'identification de chaque personnage apporte une part de ludique dans le visionnage.
Sans la dévoiler, la séquence d'ouverture de cette seconde partie autour d'une célèbre marque de pâte à tartiner est une parfaite représentation de tout ce qui va suivre. Au centre de cette partie se trouvent les 30 minutes les plus hilarantes de ces dernières années de cinéma, dont le plaisir de la découverte égale le plaisir de la découverte de Parasite. La folie de ces vingt minutes atteint un tel niveau qu'elle semble capable de ne jamais retomber jusqu'à faire mourir de rire certains spectateurs. La folie finit toutefois par s'arrêter pour ouvrir la troisième et dernière partie du film.
Cette dernière partie est peut-être la moins rythmée et souffre de quelques longueurs. Cela ne l'empêche pas de continuer à distiller plusieurs situations irrésistibles, de continuer à se servir de ces gags pour remettre en question les excès de notre société, discours d'autant plus vrai après l'accalmie permise par les différents confinements. Le film et le réalisateur sont parfaitement inscrits dans leur époque, le comique est parfaitement maitrisé et intelligemment distillé et ce jusqu'à la dernière seconde de visionnage.
Aussi bien le thème que l'effet de surprise rappellent donc Parasite, et il est dur d'écrire une critique sur ce film sans gâcher l'effet de surprise que peut et que doit avoir le premier visionnage. Il convient donc de dire que ce film mérite d'être vu, dans une salle pleine, pour célébrer la communion que peut être une mémorable séance de cinéma, chose qui avait sans doute été oubliée récemment. Sans pour autant oublier de réfléchir aux excès de notre société.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Top Films 2022
Créée
le 30 mai 2022
Critique lue 3.2K fois
11 j'aime
D'autres avis sur Sans filtre
Je comprends maintenant, après avoir découvert ce film, pourquoi sans filtre a obtenu la Palme d'Or. C'est tout simplement le talent d'un réalisateur suédois, Ruben Östlund, qui réussit la...
Par
le 17 oct. 2022
173 j'aime
4
La nature humaine, surtout vue à travers ses bassesses et sa médiocrité, est le sujet préféré de Ruben Ôstlund qui n'hésite pas à pousser le curseur à son maximum dans Sans filtre (traduction oiseuse...
le 29 mai 2022
66 j'aime
14
La croisière s’amuse Puisqu’il s’agit ici d’évoquer un film qui ne fait pas de la dentelle, allons droit au but : Triangle of Sadness est un film qui vous explosera à la tronche. Ruben Östlund...
Par
le 2 juin 2022
65 j'aime
Du même critique
Le film retranscrit avec peu de subtilité l'adolescence de Valeria Bruni Tedeschi et suit une promotion de l'école de théâtre des Amandiers.Les premières séquences du film montrent différents...
Par
le 15 juin 2022
20 j'aime
1
Le film se divise en trois parties. La première se concentre sur Carl et Aya et nous fait découvrir leur relation autour d'un problème digne d'un épisode de Curb your enthusiasm : qui doit payer...
Par
le 30 mai 2022
11 j'aime
Je n’ai pas retrouvé le rythme annoncé par la bande-annonce, le film étant tout simplement ennuyeux. Le personnage principal, constamment surjoué, finit par occulter les enjeux du récit et les...
Par
le 6 févr. 2022
10 j'aime