Idiot, mais riche
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La première se concentre sur Carl et Aya et nous fait découvrir leur relation autour d'un problème digne d'un épisode de Curb your enthusiasm : qui doit payer l'addition, l'homme ou la femme ? Cette situation cocasse qui rythme toute la première partie n'est qu'un amuse-bouche avant le coup de maître du film, sa deuxième partie.
Dans celle-ci, on retrouve le couple présenté précédemment sur une croisière. Cette croisière sert de point de départ à un enchaînement de situations et de dialogues toujours plus hilarants qui s'articulent autour d'un thème : tourner l'excès des riches à son paroxysme. L'écriture des gags est chirurgicale, il n'y en a pas un dans cette seconde partie qui soit un poil en-dessous des autres. Cela marche notamment grâce à un travail sur les personnages, que ce soit les passagers ou le personnel, qui ont chacun un trait caractériel grossi jusqu'à la caricature. L'identification de chaque personnage apporte une part de ludique dans le visionnage.
Sans la dévoiler, la séquence d'ouverture de cette seconde partie autour d'une célèbre marque de pâte à tartiner est une parfaite représentation de tout ce qui va suivre. Au centre de cette partie se trouvent les 30 minutes les plus hilarantes de ces dernières années de cinéma, dont le plaisir de la découverte égale le plaisir de la découverte de Parasite. La folie de ces vingt minutes atteint un tel niveau qu'elle semble capable de ne jamais retomber jusqu'à faire mourir de rire certains spectateurs. La folie finit toutefois par s'arrêter pour ouvrir la troisième et dernière partie du film.
Cette dernière partie est peut-être la moins rythmée et souffre de quelques longueurs. Cela ne l'empêche pas de continuer à distiller plusieurs situations irrésistibles, de continuer à se servir de ces gags pour remettre en question les excès de notre société, discours d'autant plus vrai après l'accalmie permise par les différents confinements. Le film et le réalisateur sont parfaitement inscrits dans leur époque, le comique est parfaitement maitrisé et intelligemment distillé et ce jusqu'à la dernière seconde de visionnage.
Aussi bien le thème que l'effet de surprise rappellent donc Parasite, et il est dur d'écrire une critique sur ce film sans gâcher l'effet de surprise que peut et que doit avoir le premier visionnage. Il convient donc de dire que ce film mérite d'être vu, dans une salle pleine, pour célébrer la communion que peut être une mémorable séance de cinéma, chose qui avait sans doute été oubliée récemment. Sans pour autant oublier de réfléchir aux excès de notre société.
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Créée
le 30 mai 2022
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