Plongeant dans ses souvenirs de jeunesse, quand elle-même fréquentait l’école du théâtre des Amandiers, Valéria Bruni-Tedeschi, nous offre ce nouveau film, autobiographique donc, bourré de qualités. Une mise en scène rythmée, dynamique, dans une certaine urgence, pour un scénario tout aussi plein, même si parfois un peu brouillon. Toute la troupe de jeunes comédiens, tous inconnus, mais ils ne devraient pas le rester longtemps, est formidable. Nadia Tereszkiewicz est vraiment très bien dans le rôle titre (censé représenté la réalisatrice). Clara Bretheau aussi dans celui de la bonne copine. Ils sont entourés des deux valeurs sûres que sont que sont Louis Garrel (en Patrice Chéreau) et Micha Lescot (Pierre Romans). Dans le rôle principal masculin, Sofiane Bennacer est tout aussi formidable. Mais gros scandale, il est mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur des ex et des comédiennes. Bruni-Tedeschi est dans la tourmente (elle serait en couple avec lui), censée être au courant avant le tournage, les producteurs du film, aussi, ils auraient laissé le bénéfice du doute en regard de la présomption d’innocence et que c’était trop tard pour engager un autre acteur. Des salles l’ont déjà déprogrammé. L’acteur est retiré, à juste titre, de la liste des révélations des César. Le film pourrait bien pâtir de tout cela et n’avoir aucune nomination ou aucun trophée (à voir, il y a un précédent avec Polanski et J’accuse). Retour de l’éternel débat : faut-il séparé l’homme de son œuvre ? Le problème est que l’on ne parle plus du film que pour ça alors que, pour moi et pas mal de critiques, il est excellent. J’ai trouvé cela aussi intéressant que passionnant, sachant en plus, que c’est tiré de faits réels. Un film de cinéma qui parle de théâtre, mais aussi de jeunesse, d’amour, de mort, de la vie quoi. Objectivement, sans parler du scandale, un des meilleurs films français de l’année et le meilleur de Valéria Bruni-Tedeschi derrière la caméra. Un très bon moment.