David Lowery est un jeune réalisateur est un jeune réalisateur qui s’est fait remarquer à Cannes avec un premier long métrage alors intitulé Ain’t Them Bodies Saint. En leur présentant une histoire qu’il a lui-même écrite, il a su convaincre Ronney Mara et Casey Affleck de se lancer dans l’aventure.

Les Amants du Texas -titre bien réducteur- raconte l’histoire d’un couple. Ils sont follement amoureux, elle est d’ailleurs enceinte. Mais ce sont des braqueurs et une fusillade avec la police va mal tourner. Il va se faire emprisonner, et elle va commencer à l’attendre.
Point de départ du film qui nous montre que l’amour n’a pas de limite puisqu’elle va l’attendre pendant quatre ans, élevant sa fille seule et ne voyant manifestement personne d’autre en compensation. Et c’est encore leur amour qui va être mis en avant quand il s’évadera de prison, fidèle à sa promesse d’aller la chercher et de partir avec elle, loin.

Elle, c’est Rooney Mara, dans un rôle encore très différent de ses précédents longs métrages. Une nouvelle fois, la comédienne révélée par Millenium de David Fincher brule la pellicule à chacune de ses apparitions. Lui, c’est Casey Affleck, frère de Ben parfait pour le rôle et qui tourne bien trop peu par rapport à son talent. A leur coté, les seconds rôles sont tous aussi bon, notamment Ben Forster et Keith Carradine. La mise en scène de David Lowery est réussie et aussi efficace que son montage est audacieux. Les plans sont très beaux, notamment grâce à une incroyable photographie jouant beaucoup sur la lumière du soleil et les extérieurs.

Au travers de ses personnages et ses décors, Lowery dépeint une Amérique profonde qui ressemble encore à un western avec sa ville à rue principale unique, son drugstore qui semble vendre absolument tout et son équipe de shérif prêt à dégainer. Si le réalisateur a choisi d’appeler son héroïne Ruth Guthrie, ce n’est de fait pas étonnant. Le réalisateur lui-même, même s’il n’a pas poussé la réflexion bien loin, dit avoir pensé à la légende de la musique folk américaine. L’histoire des Amants du Texas aurait pu être un texte parmi les milliers que le guitariste a écrit, voir même figurer sur l’album Nebraska de Bruce Springsteen, tant l’ombre de leurs univers plane sur le film. C’est l’Amérique des jeunes filles en robe installées à l’arrière d’une Dodge, buvant de la bière tiède sous une douce pluie d’été qui est à l’écran, le pays des espoirs et des rêves (parfois brisés). La phrase prononcée par Casey Affleck au début du film, « we can make it if we run » est directement tirée de la chanson Thunder Road (peut être inconsciemment d’ailleurs) et il ne manque qu’un disque de Roy Orbinson pour parfaire le tableau.

Les Amants du Texas n’est pas un grand film mais c’est un petit film honnête qui va jusqu’au bout de son idée, à la fois beau, lumineux (certains y verront du Malick), sombre et triste. En se focalisant sur le couple d’amants et en faisant passer tout le reste au second plan, Lowery insiste sur le fait que, comme le dit le pitch officiel, on peut s’aimer par dessus tout.

Du cinéma sensible et inspiré.
cloneweb
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le 21 août 2013

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