Les dessins animés long métrage pour adultes (je veux dire : non majoritairement destinés aux enfants) sont suffisamment rares pour mériter notre intérêt et notre respect. Les personnages et les décors de Plympton sont tout en rondeurs, en relief. Ils tournent, ils dansent et ils s’étirent comme de la pâte à modeler. Les couleurs sont chaudes et il y a une multitude de trouvailles visuelles savoureuses. Cette histoire d’amour profite pleinement d’une des ressources du dessin animé : montrer des sentiments et des fantasmes que les mots peineraient à décrire.
Cependant, tout est malheureusement vieillot : la bande son, la musique, les visages, le cadre et les habits (années 1950 ?). Les relations hommes – femmes reproduisent des stéréotypes d’un autre âge : la femme au foyer qui cuisine des petits plats en attendant le retour de son mari et qui ne rêve que d’acheter des habits, le mari 99% muscles 1% cervelle qui est pompiste et ne réagit qu’au 1er degré, le mage oriental et sa machine magique, etc. Ce qui handicape surtout le film, c’est le choix de l’absence de dialogues, les personnages ne s’exprimant que par des onomatopées ou des borborygmes. Cette stylisation de l’image et du son finissent par appauvrir le film et par donner le sentiment que c’est un court métrage qui a été exagérément étiré en longueur.