Aie aie aie...mes aïeux quelle déception...mais quelle déception O_O !
Pourquoi Ô saga du Wizard World me fais tu ça, moi qui t’ai toujours défendu sur tes deux premiers volets, imparfaits mais toujours porteurs d’un sentiment d’excitation en moi ?!
Oui la déception est là et bien là. J’aurais tellement voulu encore une fois aller à contre courant face aux hordes de fourches pointées en direction de la saga préquelle du célèbre sorcier à lunettes qui berça des milliers d’entre nous dans les années 2000, mais cette fois c’est au-dessus de mes forces. Cette fois je ne m’érigerais pas en défenseur des Animaux Fantastiques 3. Ça me tue mais me mentir serait bien pire.
Tout va de traviole, tout ce que je trouvais, qui me semblait faire le charme de cette saga est parti en poussière dans ce nouvel opus. Après avoir vu «Les Secrets de Dumbledore », je peux assurer aux plus sceptiques qu’à côté, « Les Crimes de Grindelwald » était un bon film. Si le précédent film a été pour vous la douche froide, je doute fortement que celui-ci vous réconcilie avec la saga.
Car à mes yeux, Les Animaux Fantastiques 3 dresse un triste bilan : J.K Rowling et David Yates ne semblent pas avoir appris de leurs erreurs déjà là dans le 2.
Ce film est une désillusion totale et de très loin le plus mauvais de tout les films de l’univers HP.
Je me dois d’en revenir aux critiques souvent adressées aux « Crimes de Grindelwald » pour tenter d’expliquer la grandeur de ma déception, en quoi le second film passait et en quoi celui là, au contraire se vautre royalement.
On l’avait déjà ressenti et pas mal reproché à J.K Rowling précédemment, que le second volet était très maladroit dans son écriture décousue et donnait beaucoup cette impression d’avoir été pensé dans son écriture comme un roman. Non J.K un scénario pour un film au cinéma, c’est pas comme un livre, tu ne peux pas demander au spectateur de tout englober avec des couches de dialogues et d’enjeux balancés à foison.
Cependant, si le second opus en 2018 avait été déconcertant (surtout car on s’est retrouvé au final avec un opus faisant office de transition entre le volet 1 et 3 bien plus qu’avec un arc entier et délimité en sois), sa maladresse, je lui pardonnait car elle me semblait témoigner d’une bonne volonté ambitieuse d’ouvrir d’autres portes scénaristiques du monde des sorciers. Au final, nous n’avions pas eu le film que nous attendions mais il n’était pas inutile.
Après tout, pour une saga ayant dans l’idée de s’étendre sur 5 films, il est important de bien poser les bases et les enjeux qui auront leur importance par la suite.
Tout ça pour dire que même si la frustration s’était invitée dans notre appréciation du second film, elle n’enlevait en rien l’envie de découvrir la suite des aventures de Norbert, Dumbledore & co dans leur guerre contre Grindelwald.
Après un numéro 2 doté d’un scénario un peu dans la brume, on était tout à fait en droit d’espérer que le nouveau chapitre reprenne du poil de la bête, se montre plus rythmé, plus soutenu, plus...consistant.
Et là c’est le drame ! Difficile de ne pas être énervé en se disant que J.K et David Yates ont mit 3 ans et demi, appelés à la rescousse les scénaristes de la saga HP dans l’espoir de regagner les faveurs de la critiques et des fans après l’accueil tiède du second film, au niveau aussi bien critique que commercial (654 millions de $ mondiaux rapportés alors que le 1er en rapportait plus de 800 millions).
3 ans et demi d’attentes et la promesse d’une réconciliation pour un résultat qui s’apparente limite à du FDG.
J.K Rowling, co-scénariste a continuée dans ses mauvaises habitudes, ou bien même l’aide de Steve Kloves n’a pas suffit à enrayer le crépuscule dans lequel s’enfonçait l’histoire.
Une fois d’accord mais pas deux, et là, revoir la même narration que pour Les CDG m’a usé. Encore une fois j’ai eu l’impression qu’on nous livrait un film de transition (?) pour le volet suivant avec l’ascension de l’Antagoniste. Non, désolé mais j’en ai marre des films qui nous « préparent le terrain ».
« Les Secrets de Dumbledore » n’est même plus excitant comme le précédent film avait réussi à l’être. Jamais le scénario ne se met à table, les bonnes idées et les bonnes séquences sont très peu nombreuses. Le contexte et les enjeux étaient pourtant bien posés depuis la dernière fois et pourtant le rythme est flingué et les séquences que l’on attendait, les enjeux, sont réglés à coup de baguette magique, c’est le cas de le dire.
Avec la fin du second film et la révélation sur la véritable identité de Croyance, le monde attendait une confrontation dantesque avec Albus; et la révolte des sorciers envers les moldus, la guerre voulu par Grindelwald.
Rien de tout ça n’a lieu, pire encore, on est sur du rétropédalage.
Le fameux combat Albus vs Croyance est torché en 5 minutes à coup de « Je comprend ta souffrance ». Sérieusement les mecs, j’ai beau aimer ça mais là j’avais envie de tout sauf de me taper du « Talk no Jutsu Narutoesque ».
Pire encore, cet affrontement est sans suite. On nous balance dans la foulée, au court d’une conversation entre Albus et Norbert que Croyance – Aurélius est le neveu du sorcier.
Mais genre, ça ça semble pas important pour vous les scénaristes ? C’est pourtant un détail crucial mais vous jetez ça au spectateur comme un maître jette un os à son chien, et on doit s’en contenter… -_-
Pour un film qui s’intitule « Les Secrets de Dumbledore », je ne sais même pas quels sont ces véritables secrets dont il est question. Que le personnage est gay ? Cela on le savait bien avant les films mais sinon c’est quoi ?
En fin de compte, je me dis qu’il aurait mieux fallu, sur les 2h23 du film, découper celui-ci et je sais pas...faire 1h de flashback sur l’enfance de la famille Dumbledore. Là au moins le film aurait bien porté son titre, là on aurait pas eu cette impression de remplissage avec du vide, là le film aurait eu tout son intérêt et peut être, je dis bien peut être, j’aurais pu accepter une nouvelle fois la narration « roman visuel » du long-métrage.
Quand au personnage de Grindelwad qui passe sous les traits du charismatique Mads Mikkelsen, l’acteur Danois passe sans problème après Johnny Depp. Pour ma part, contrairement à bons nombre de spectateurs (non on ne va pas revenir sur les problèmes liés à Depp, cette critique n’a pas pour objet d’en reparler), pour moi, le personnage de Grindelwald n’était PAS indissociable de l’interprète de notre pirate des caraïbes. Le personnage était intéressant en tant que personnage et non pour son acteur (c’était un +).
Donc avoir Mads à la place, no problemo. Encore une fois, le Danois a un charisme du démon, un visage froid bien maléfique. Mais là aussi, le capital charismatique, si grand sois-t-il ne sauve pas le méchant.
Pourquoi au final Grindelwald veut-il la guerre du monde des sorciers entre les moldus ? Que s’est il réellement passé entre lui et Albus pour entraîner leur rupture, amoureuse comme dans leur vision du monde ?? On sait que cette rivalité est là, mais jamais on ne la creuse. Encore une fois, l’absence de flashback nuit considérablement à l’épaisseur de la relation entre les deux qui semble pourtant essentielle à la compréhension et à la résolution de toute cette discorde.
Le film n’est qu’au présent...on nous parle de son passé, on nous le tease, mais jamais on ne nous le fait visiter, jamais on ne rend ce passé réel/présent.
Toujours sur Grindelwald, en fin de compte, en quoi avait-il besoin de Croyance ? Même en tant qu’outil, je n’ai jamais eu l’impression que son aide lui ai été essentielle. Pourquoi lui particulièrement ? N’importe quel autre larbin de sorcier à sa solde aurait fait le taff pour aller capturer le Chilin ?
Les pétards mouillés ne cessent de se multiplier, le scénario semble vouloir s’orienter vers des enjeux politiques… .En soit là-dessus, j’étais carrément partant qu’on s’intéresse à l’aspect politique de Wizard World (pile au moment des élections présidentielle Française, difficile de ne pas esquisser un sourire en faisant un parallèle dans nos esprits Xd). Il n’y aura rien à en tirer. Encore une fois, on sent que c’est pas du tout maîtriser en amont. C’est sans fond, sans perspective et plus là pour bercer dans le bon sentimentalisme facile que de dresser une lutte virulente entre points de vue sur le monde et la cohabitation sorciers/moldus.
Ce qui aurait pu être une mine d’or se transforme en toile de fond d’un scénario qui n’en est pas un.
Dans la séquence du train au début, les personnages disent que, en gros: « le meilleur plan, c’est de pas avoir de plan, comme ça ça embrouillera Grindelwald ».
Grindelwald je sais pas mais le spectateur, ça c’est mission réussie Norbert !
Et je ne peux m’empêcher à travers les paroles de Dragonneau d’y voir un aveu des scénaristes qui nous disent : « on a rien prévu lol ». Même les personnage me donnent l’impression de se moquer de nous et même de ne pas savoir quoi faire pour remplir les 2h23 du film.
On va à Berlin, mais en fait on va à Poudlard...à mais en fait faut aller dans l’Himalaya pour empêcher l’élection de G.
Ah et puis on file une baguette magique à Jacob, puis on lui dit qu’il a un grand coeur...ah et puis...oh puis zut en fait, pourquoi ??
On sent qu’ils veulent donner de l’importance à Jacob mais rien n’émerge au final. Même lui avait lâcher l’affaire et renoncé à Queenie pour passer à autre chose.
Une Queenie qui est tout aussi cruche et inutile, dont la résolution de se ranger derrière la cause de Grindelwald à la fin du 2ème film semble finalement être du vent vu la vitesse à laquelle elle renonce au coté obscure à la fin du film.
Si on devait quand même relever des points positif dans tout ce naufrage, c’est la tentative de remettre la fameuse faune magique de cette saga – titre au premier plan. De ce fait, la présence du personnage de Norbert dans l’intrigue est de nouveau justifiée.
L’idée du Bambi magique qui choisit le représentant du monde magique parmi les sorciers est un élément intéressant. La séquence du sauvetage de Thésée avec les petites araignées scorpions m’a également bien fait rire
Mais les bonnes idées échouent et/ou se montrent insuffisantes pour refaire pencher la balance dans le bon sens. Le potentiel y était et malgré toutes les mauvaises choses que j’ai dis sur le film, je le sentais. Il n’était jamais très loin mais Davd Yates et les scénaristes n’ont pas su le saisir...ou pire, l’ont ignorés pour nous livrer un bel ensemble troué. Même visuellement pour en toucher 2 mots, je n’ai retenu aucune trouvaille.
Bon dieu mais ou est le David Yates qui nous en mettait plein les yeux avec l’affrontement Dumbledore vs Voldemort au ministère de la magie dans « L’Ordre du Phénix » 15 ans plus tôt ?! Aucune inventivité dans les sortilèges, ça balance juste des éclaires rouges-blancs-verts à tout va avec une caméra nerveuse à vous en donner le tournis et sans parler de l’ambiance sonore irrégulière qui casse les oreilles.
Je l’ai dis pour pas mal de films que j’ai pu descendre dans d’autres critiques, « Les Secrets de Dumbledore » rejoint la liste des films qui je juge, passe à côté de leur potentiel pour n’être qu’un produit lisse et avare, duquel on se jette désespérément sur les moindres miettes dans l’espoir que notre flamme de Potterheads.
On en ressort avec beaucoup de frustration et l’impression désormais certaine que J.K Rowling et Yates n’ont plus du tout de vision d’ensemble pour mener correctement à terme une saga...qui ne semble même pas laisser de porte ouverte à un 4ème film (?).
4ème film ou pas dans le futur, cette fois je ne répondrais pas présent.
Ultimus Desillusium