Ils ne m'avaient pas vraiment laissé un souvenir impérissable ces Aristochats. Car qui sait ? Peut-être étais-je tout gamin déjà allergique à l'aspect grande bourgeoisie parisienne de ce Disney bon chic bon genre...
En effet, le début du film de Wolfgang Reitherman nous invite à Paris, chez "Madame", grande et vieille bourgeoise millionnaire, dont le domestique Edgar apprend, grâce à un système d'écoute à l'ancienne, qu'il sera en seconde position pour toucher son héritage. Seconde après ses... chats. Ca doit faire super plaisir de découvrir qu'en bon serviteur zélé on vaut moins que des bestioles qui n'en foutent pas une de la journée (c'est pourtant aussi pour ça que j'aime les chats). La vieille misanthrope n'a donc ni famille ni ami, et c'est en plus comme si pour elle les classes sociales inférieures méritaient moins, ou feraient moins bon usage de son argent que des chats de salon. Hum...
Et comme en plus l'un des chatons traite ensuite le majordome de face de rat, le fait que ce dernier veuille s'en débarrasser pour toucher le pactole m'a très peu ému... Cela ne serait même que pure justice ; surtout qu'Edgar a la courtoisie de préférer les endormir, afin de les éloigner, plutôt que de les tuer. Enfin voilà quoi, le prétexte de l'intrigue m'a quelque peu hérissé les poils, surtout lorsque la disparition de ces chats de millionnaire fait la une des journaux...
Après, ça ne m'empêchera pas non plus de louer les qualités formelles de ce dessin-animé : je trouve les graphismes surannés absolument sublimes, tout comme l'animation (en mobylette notamment). Certaines musiques, comme le thème à la James Bond, ou encore celles du squat de Scat le cat, m'ont également plu.
Un peu plus tôt, le chat de gouttière Thomas O'Maley tchatche bien sa minette en campagne, c'est clair. Les deux oies jacasseuses m'ont gavé... Leur oncle un peu moins. Mais c'est un juste retour des choses pour l'amateur de foie gras que je suis. Quant aux deux chiens, c'est un peu n'importe quoi leurs scènes, mais elles ont au moins le mérite de réveiller des passages un peu ronronnant. Par contre, O'Maley - encore lui - qui fait la cour à sa chatte sur un toit brûlant, chatte qui lui parlera de l'avenir à l'aurore, reste une scène super mignonne.
Quant au final direction Tombouctou, c'est rigolo, mais comme pas assez souvent malheureusement, parce que dans l'ensemble l'humour s'avère super vieillot quand même... Et puis le coup de l'ascenseur social pour O'Maley et sa bande, la raie au milieu obligatoire, et la fin de sa liberté en campagne contre des petits chatons à manman, ça craint. Au moins il ne sera pas castré. Mais pour combien de temps ?