Encore une révélation du cinéma hispanique. Y a bon !

A une époque, le cinéma fantastique était chasse gardée des américains. En ce temps-là, les réalisateurs comprenaient que suggérer les choses était bien plus efficaces que les montrer. Aujourd'hui, ce talent de suggestion est passé visiblement aux mains des réalisateurs hispanophones. Alejandro Amenábar signe, avec Les Autres, un huis-clos angoissant mettant aux prises une mère et ses deux enfants. Le postulat de la lumière dangereuse pour ces enfants étant posé, l'histoire peut prendre vie.

Et dans ce domaine, le réalisateur prouve un savoir-faire exemplaire : aucun trucage n'émaille le film et pourtant il arrive à nous livrer de beaux moments de stress. Pour ce faire, il donne à la maison, le lieu du film, une véritable personnalité. Cet endroit devient vraiment un personnage à part entière, de même que le brouillard qui l'entoure. Amenábar joue superbement sur les contrastes de l'image créés par l’absence de lumière. Cela pour mieux distiller son ambiance et son histoire qui n'auront de cesse de vous amener sur des fausses pistes jusqu'au dénouement final qui, à défaut de nous surprendre vraiment est amené de manière très efficace.

A noter la superbe photographie avec ses tons bleus qui font beaucoup dans l'ambiance de ce film. Si vous aimez les films fantastiques intelligents loin des remakes sans fins distillés aujourd'hui par Hollywood et que vous n'avez pas encore vu Les Autres, jetez-vous dessus, c'est du bon !