Bernard et Bianca au pays de Cruella

Pour la période de Noël 1987, Disney avait ressorti Bernard et Bianca au cinéma et on m'avait emmené le voir. J'avais l'album PANINI, dont j'ai echangé les autocollants pendant deux ans, ce qui fait que j'avais l'impression de connaître ce film... mais j'en avais un flou complet. Je me souviens de la chanson "SOS Amitié" et globalement du scénario de l'histoire : Deux petites souris viennent en aide à une petite fille qui est rendu captive par une folle qui vit avec des crocodiles. Trois jours après avoir vu sa suite, je me fais ce premier volet et la piqûre de rappel était nécessaire, parce qu'effectivement, j'avais oublié plein de trucs. (Incroyable : la mémoire se dégrade en 36 ans !!)

C'est donc avec un regard assez neuf que j'ai maté ce premier film qui est, il faut le dire, loin d'être le Disney le plus mémorable. (Sans blague.) Pourtant lors de sa sortie en 1977, Bernard et Bianca est l'un des films les plus rentable de l'année, dépassant même Star Wars en nombre d'entrée en France. Il faut dire que ça reste un Disney très vendable : des petits animaux qui parlent, qui viennent en aide aux enfants, qui font des trucs rigolos et vivent des aventures en 1h17.

Les studios Disney tournaient beaucoup autour de l'idée de recycler la formule des 101 Dalmatiens : après "les 101 Dalmatiens, mais avec des chats" on a "Cruella mais contre des Souris" Parce qu'on va pas se mentir : Madame Médusa, c'est juste Cruella en rousse : même type de visage, même psychologie, même énergie, même méthode illégale, même façon de s'entourer de sidequick incompétant, même conduite désastreuse en voiture (il y a eu du décalcage de scène) et y a même le "Ho Shut Up !" qui est revenu. Les sources à ce propos diverges : certains disent que c'est l'actrice Geraldine Page qui est venu avec le personnage, d'autres qu'il était calqué sur la belle-soeur de Walt Disney (sympa) et d'autres qu'il était question que la méchante en question soit effectivement Cruella mais qu'ils étaient pas fan de l'idée de faire des suites. (Cruelle ironie.)

En lisant l'excellent article wikipédia sur le film, j'ai appris que Bernard et Bianca viennent de livres pour enfant autour de Miss Bianca. Et c'est peut-être la raison pour laquelle celle-ci est vraiment plus active que dans le second film : c'est vraiment elle qui choisit Bernard et visiblement elle en pince pour lui dès le départ. Il y a des petits bisous, des mains passées sur l'épaule et c'est super mignon en fait. Bernard est aussi soumis une forme de superstition autour du chiffre 13 que le second film n'a pas retenu non plus et c'est dommage, ça amenait quelques passages plutôt comiques.

C'est aussi l'un des premiers Disney dans lequel Don Bluth a une part aussi active et ça explique pourquoi les premiers films qu'il va sortir une fois à la tête de son studio vont reprendre l'idée d'avoir des souris vivantdans une société qui est le miroir de celle des hommes. (Ce que j'ai surnommé souris cinématic universe.) Apparemment le film est la raison de son départ, celui-ci n'aimant pas les séquences d'animation réutilisées, ainsi que le manque de qualité de certains rendus. (Le fait que les souris n'ai pas de pupilles autour des yeux par exemple.)

A ce propos, il y a une petite guerre de fan pour savoir lequel des deux films est le meilleur et effectivement, ça se discute tant ils sont vraiment différents au niveau du ton, de l'action et même de l'animation. Je suis un vendu : je trouve que les films Disney avant les années 80 ont un charme particulier (rien que l'intro tout en toile en acrylique) même s'il faut l'avouer, le film tire en longueur (alors qu'il ne fait qu'une heure et quart) ça met du temps à décoller (sans jeu de mot) et Penny est loin d'être le personnage qu'on ai le plus envie de sauver. Et le second film a l'avantage d'avoir un méchant purement original.

Mais néanmoins, il y a une caractérisation de Bernard et de Bianca qu'on ne retrouvera plus après, des petits détails du monde des souris qui rendent le tout cohérent (le fait qu'ils utilisent des peignes comme échelle par exemple) et surtout un film qui s'éparpille moins que sa suite avec une vraie conclusion. Alors, oui, il y a aussi des personnages qui font remplissage (le vieux redneck qui boit son moonshine là) mais ils ont une part active dans le final de l'histoire donc je pardonne. Et puis Cruel.... Medusa qui fait du ski nautique sur des alligators, moi ça m'amuse.

Donc, je préfère légèrement ce film à sa suite... mais de peu.

Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Sans trop de soucis.

Possibilité de remake/suite : Comme je l'avais dit dans ma critique du second volet, y a jamais plus eu de suite après l'échec (relatif) du 2. Est-ce un bien ou un mal ?

Le détail qui me titille : Purée, mais d'où il y a une marée montante dans un bayou ? Les animateurs de Disney s'étaient posés la question avant de faire "non mais on s'en fout, c'est un film pour enfant." Les branques.

Le détail qui me titille (2) : Mr Snoops pète les pieds d'une chaise avec un coup de balai mal placé. Il est en fait ultra-badass ce type. (Ou alors ce sont les chaises qui sont moisies, ce qui ne m'étonnerait pas en fait.)

Suis-je le seul ? : A pas trouver "logique" le lien entre SOS Société (R.E.S.C.U.E.) et l'ONU. Les livres situait cela à Paris.) L'ONU n'est pas censé être une association d'aide aux gens en détresse (ça c'est plus "Medecin sans Frontière.") Ce qui fait que SOS Société réuni les souris de tous les pays du monde... pour décider de qui va sauver untel ou untel à l'autre bout du monde. Ca serait pas plus logique de faire des antennes locales ? Ha, et l'Afrique est un pays entier pour les souris. Bravo la géographie.

Je crois que je me prends la tête pour pas grand chose.