Apprendez à bien parler le françois !
Ce film est en équilibre sur une corde raide. A l'image de Jean Marais en collant s'escrimant et escrimant de vils méchants aux plans fourbement diaboliques dans les films de cape et d'épée. Mais si, vous savez bien, ceux sur lesquels on zappe les dimanche après-midi pendant les vacances de Noël.
Donc, un film équilibriste, qui jongle entre de bons moments d'humour et de mauvais temps morts. Car il faut lui reconnaître de bonnes blagues, que se soit des moqueries gentilles envers tous les clichés des films de genre, des retournements de situation absurdes, des comiques de répétition bien amenés, des fôtes de français, ou des scènes juste stupidement sympathiques (Philibert libérant les galériens et entonnant un discours galvanisant... à mi-voix).
L'ennui c'est qu'il y a aussi des blagues moins drôles. Et surtout des grosses baisses de rythme. En fait, en en discutant avec mon frère (le blâme lui revient, c'est lui qui a trouvé le DVD à la médiathèque), nous sommes arrivés à la conclusion que le problème vient de la réalisation typiquement française. Parce que les Français, ces feignasses, se reposent bien trop souvent sur leurs acquis sans chercher à varier et inventer tout ce qui a trait aux plans, transitions et tout ce qui fait qu'un film vous retient les rétines et acquiert une patte, un style particulier.
Par exemple, les entrées et les sorties de champ sont plates comme une tranche de jambon oubliée dans le frigo : aucune inventivité, et malgré des débuts d'idées (Philibert fixant le crucifix qui va lui atterrir dans la tronche), pas de prise de risque, pas de délire visuel qui aurait pourtant bien collé avec le rythme débile du film.
C'est ce qui fait toute la différence entre une comédie française fadasse et la trilogie Cornetto de Edgar Wright, vive, inventive et boostée à l'humour british absurde.
Bon, heureusement, il y a Alexandre Astier qui cabotine à mort, mi-amusé d'incarner un méchant-diabolique-vilain-pas-beau-cruel-sanguinaire-et-sans-humour, mi-dépité d'avoir à tourner dans ce film pour payer ses factures.