Bien sûr, j’ai grandi avec la version Disney, alors, je ne pouvais éviter la comparaison, si j’ai toujours trouvé ce film d’animation assez effrayant finalement, très sombre, il va tout de même s’avérer plus aseptisé, que cette version de 1972, qui saura se montrer à la fois, beaucoup plus réaliste, mais plus magique également dans un certain sens. Ce qui saute immédiatement aux yeux, c’est l’environnement extrêmement pauvre dans lequel nous allons évoluer, c’est une Italie rurale que nous découvrons, où les conditions de vie semblent presque inimaginables, tant elles sont rudimentaires, presque insalubres, insupportables, la population vivant avec presque rien, soumis aux éléments, ne pouvant prétendre qu’à peu d’évolution sociale. Pourtant, au cœur de cette extrême pauvreté, malgré la rudesse de ce quotidien, tous parviennent à trouver de quoi tenir, de quoi vivre, un espoir en des jours meilleurs, à travers un projet, un but, parfois enfantin, parfois naïf, mais qui devient néanmoins tout ce pour quoi vous vivez et qui vaut bien tous les sacrifices que vous pouvez consentir pour son bonheur. Un projet qui prend ici les traits d’un pantin de bois, l’enfant qui a manqué votre vie durant, un deuil impossible, celui de l’amour de votre vie, de cet être qui n’a jamais pu être, une seconde chance qui va littéralement prendre vie, une vie pleine de malice, de facéties, de petites et de grandes bêtises, qui vont mettre à mal cette nouvelle existence si durement acquise. Le scénario reprend les grandes lignes que nous connaissons tous, mais le fond est tout de même assez différent, les aventures de notre jeune héros, accompagné de son père, sont plus mouvementées, plus tortueuses, plus difficiles aussi, plus sombres par bien des aspects, presque traumatisantes parfois, mais la magie n’est jamais bien loin pour alléger l’ensemble et apporter l’espoir. C’est un récit qui saura se montrer plein de sagesse, d’une innocence bouleversante, c’est la mise en avant de l’enfance, de l’apprentissage, parce que grandir passe aussi par faire des erreurs, des bêtises, il faut savoir apprendre des conséquences qui en découlent, pour devenir un adulte, pour se faire son propre parcours, choisir les bons chemins, quitte à faire de mauvaises rencontres. La réalisation de Luigi Comencini va nous bercer par sa poésie, par sa vision des évènements, tantôt réaliste, sans jamais oublier la magie de son univers, son récit sera admirablement interprété par un jeune Andrea Balestri adorable de malice, mais aussi par une sublime Gina Lollobrigida et un Nino Manfredi absolument bouleversant, ils seront toute l’âme de cette histoire.
En bref : Une version qui possède les traits principaux du conte que nous connaissons tous, mais qui se déroule dans un cadre beaucoup plus sombre de réalisme, au cœur d’une Italie d’une extrême pauvreté, dans laquelle il est difficile de ne serait-ce que survivre, pourtant, la magie, l’espoir d’une vie meilleure sont bien présents et viennent littéralement illuminer ce récit, pour nous en apporter toute la quintessence la plus touchante !
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